Plus d’une centaine de personnes étaient réunies mardi 26 octobre à la maison de la vie associative villeneuvoise pour « imaginer Lot et Bastides ».
Sur le papier, cela avait tout d’une nouvelle couche dans le gigantesque millefeuille administratif. Le CRTE, acronyme barbare pour Contrat de relance et de transition écologique, est un dispositif qui unit l’Etat et les collectivités locales pour accompagner les grands défis de demain, qu’ils soient environnementaux, démographiques, économiques ou numériques. Il s’en signe un petit peu partout en France. Mais dans le quart nord-est du Lot-et-Garonne, les élus ont décidé de changer un peu la manière de procéder, troquant l’opacité du travail en cabinet pour une démarche résolument citoyenne et ouverte. Surtout, ils ont su dépasser les frontières habituelles.
Pour l’occasion, un nouveau territoire est né : « Lot et Bastides ». Son périmètre correspond à celui de quatre intercommunalités voisines : le Grand Villeneuvois, Fumel-Vallée du Lot, Bastides en Haut-Agenais-Périgord et Lot-et-Tolzac. Cela fait donc un total de 104 communes pour plus de 100 000 habitants. De quoi faire entendre un peu plus sa voix auprès des instances supérieures. « Plutôt que de rester chacun dans son coin, on a fait le choix de travailler ensemble de manière très soudée en sachant dépasser toutes les ambiguïtés politiques. On est tous conscients qu’on a des projets à partager pour rendre notre action plus cohérente », avance Guillaume Lepers, maire de Villeneuve et président de la CAGV.
Si le CRTE est signé pour une durée de 6 ans, il implique en réalité une vision à plus long terme. « Il s’agit de dessiner le visage du territoire pour les 10, 15 voire 20 années à venir », estime pour sa part Pierre-Jean Pudal, premier édile livradais et coordinateur de ce vaste chantier dont le premier vrai jalon a été posé ce mardi 26 octobre.
La jeunesse au centre
A la maison de la vie associative villeneuvoise, une grande réunion publique a été organisée en présence d’une centaine de personnes*. Ce moment a permis la restitution audiovisuelle d’une enquête de terrain réalisée par l’agence indépendante Grand Public. Un micro-trottoir grand format, relatant la vision de 21 habitants aux profils très différents : hommes, femmes, autochtones, nouveaux arrivants, jeunes et moins jeunes, salariés, chefs d’entreprise, agriculteur, acteurs du monde culturel… Le film s’est accompagné par la suite de débats, toujours très respectueux, cordiaux et constructifs.
« C’était important de voir comment notre bassin de vie est apprécié, positivement et négativement, puis de voir quels sont les points importants pour l’avenir. On est à l’écoute de toutes les bonnes idées », souligne Pierre-Jean Pudal.
Il fut question de santé, de mobilité, d’écologie, d’emploi, de production locale, de commerce, d’infrastructures… Bref, de plein de choses. Néanmoins, le dénominateur commun à toutes les réflexions n’est autre que la jeunesse et l’importance de lui permettre de s’épanouir ici, entre formations, vie étudiante et insertion professionnelle. Certaines remarques avaient trait à des mesures déjà engagées, soulignant ainsi soit l’inertie administrative soit le manque de communication. D’autres relevaient de l’utopie. D’autres encore figureront peut-être dans les prochains programmes politiques.
De nouveaux rendez-vous à venir
Etant donné le succès de ce premier rendez-vous public, la démocratie participative version CRTE ne devrait pas rester le coup d’un soir. De nouvelles échéances seront sans nul doute organisées dans les prochains mois, probablement autour d’une thématique bien spécifique à chaque fois. « Il y a une différence fondamentale avec les réunions de quartier habituelles, c’est que là, on ne parle pas de son petit bout de trottoir. On prend de la hauteur sur des sujets de fond et à l’échelle d’un territoire vaste, nous permettant peut-être de trouver de nouveaux leviers d’action », murmure-t-on chez les collaborateurs des élus. Cependant, l’enthousiasme et l’optimisme ne doivent pas occulter l’ampleur des chantiers à mener. Ce que Pierre-Jean Pudal ne manque pas de rappeler en guise de conclusion : « Il ne faut pas se faire d’illusions. Ce qu’on attend de l’Etat, c’est de l’argent. Mais par contre, il nous appartient de nous retrousser les manches. Car personne ne le fera à notre place. »
*Le replay de cette réunion publique est disponible
sur la page Facebook de la CAGV.
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