Les dirigeants du secteur social et médico-social lot-et-garonnais se sont réunis à l’Agropole pour faire entendre leur voix
A l’approche des fêtes de fin d’année, chacun commence à réfléchir à ce qu’il souhaiterait retrouver sous le sapin… Pour les secteurs social et médico-social, le cadeau rêvé est déjà tout trouvé. « Petit papa Noël, cette année je voudrais 183€ », pouvait-on lire sur l’une des pancartes brandies lors d’un rassemblement des dirigeants du secteur en Lot-et-Garonne. Ces 183 euros correspondent à l’augmentation accordée à 1,5 million de professionnels du milieu, lors du Ségur de la Santé. Cette grande consultation des acteurs du système de soin français, à laquelle est adossée la mission Laforcade (signature d’un accord pour l’attractivité du secteur social/médico-social) s’est tenue il y a plus d’un an déjà. Sur le papier, de grands espoirs sont permis. Mais depuis, les enveloppes promises ne sont pas toutes arrivées à bon port… « Aucune mesure n’a été retenue pour les professionnels de l’accompagnement dans le PLFSS* 2022. » Résultat, les établissements et services du milieu subissent depuis plusieurs mois des difficultés importantes d’attractivité et de tensions en ressources humaines. En juillet dernier déjà, à la veille du 1er anniversaire de la consultation, huit fédérations d’Ehpad ont appelé l’Etat à respecter ses engagements. « Si le Ségur marque une avancée certaine vers une meilleure reconnaissance des métiers du Grand âge notamment, son financement n’est pas sans poser certaines difficultés : d’une part, au travers d’enveloppes sous calibrées ne tenant pas compte des effectifs, et d’autre part, en raison de l’opacité de son mode de calcul », appuyaient-ils de concert. Jusqu’alors, les établissements en question avaient reçu des dotations « insuffisantes pour l’année 2020 et sans garantie de complément malgré les engagements du gouvernement, et couvrant en moyenne seulement 50 à 70% du besoin pour 2021 ».
Silence radio des pouvoirs publics
Avec des problématiques de sous-effectifs provoquant un climat tendu, le milieu avait déjà bien assez à gérer. Mais ce nouvel obstacle vient accroître les difficultés de recrutement. « A terme, sans compensation intégrale, les importants écarts constatés entre le coût réel et les financements perçus pourraient avoir des répercussions sur la capacité des organisations à pérenniser le versement de ces revalorisations. » Après un appel national, « Les oubliés du Ségur » tirent la sonnette d’alarme dans tous les départements, pour tenter de frapper plus fort. « Nos professionnels se sont tous adaptés de manière continue afin de gérer la crise sanitaire, en assurant des missions de soin et d’accompagnement de proximité auprès des plus vulnérables pendant la pandémie », soulèvent les dirigeants locaux. Sans aucune visibilité ni engagement ferme du Gouvernement, le secteur fait face à une grande désillusion. L’accord Laforcade prévoit également l’organisation d’une conférence des financeurs d’ici la fin de l’année. Mais aucun retour ne leur a été fait depuis. « Nous nous confrontons malheureusement au silence des pouvoirs publics, qui traduit une méconnaissance ou une indifférence du gouvernement face aux graves difficultés que nous connaissons », regrettent-ils. Au-delà des évolutions salariales, l’urgence est aussi, pour eux, de pouvoir continuer à assurer leurs missions, essentielles au quotidien de beaucoup personne.
*Projet de loi de financement
de la Sécurité sociale
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