Fiscalité et investissements au coeur du débat d’orientations budgétaires

Le débat d’orientations budgétaires a animé la dernière séance du Conseil municipal. Après deux exercices où les investissements étaient à la baisse en raison de la crise sanitaire, ceux-ci vont repartir à la hausse dès cette année 2022.

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Pour son deuxième débat d’orientations budgétaires de sa mandature, l’équipe Lepers espère enfin voir le bout du tunnel. Après deux années marquées par la crise sanitaire et durant lesquelles les investissements ont été coupés nets, la reprise est attendue avec impatience. « Les budgets ont été construits sur un fonctionnement normal des services », disait en préambule Sylvie Fourès, adjointe aux finances et rapporteur du dossier. L’équipe municipale a toutefois essayé d’anticiper un certain nombre d’indicateurs, à l’heure de construire ce budget. Le coût de l’énergie en est un. « L’année 2022 sera marquée par une hausse des prix de l’énergieet un retour probable à l’inflation, poursuivait l’élue. Ces éléments impactent nos équilibres et la projection qu’on peut en faire sur la fin du mandat. » Les prochaines élections présidentielles sont également scrutées à la loupe : « Nous n’excluons pas qu’un appel soit fait aux collectivités pour redresser les comptes de l’Etat, comme cela s’est vu par le passé.» Guillaume Lepers appuyait son adjointe en ajoutant qu’il fallait regarder « l’avenir et la baisse des dotations de l’Etat. On peut penser qu’après les plans de relance, ils vont vouloir chercher de la marge de manœuvre auprès des collectivités. On se sécurise donc et on sera contents de l’avoir prévu si cela se réalise. »

Stabilité de la fiscalité

Les grandes orientations de ce budget 2022 concernent premièrement la fiscalité avec une volonté de ne pas augmenter le taux d’impôt foncier, « un engagement de campagne », rappelle Guillaume Lepers. Avec l’augmentation des bases fiscales et un gain espéré de 1% de construction nouvelle, Sylvie Fourès espère pouvoir « dégager 700 000 € de recettes supplémentaires » par ce biais. Mais qui dit stabilité de la fiscalité ne veut pas dire stabilité de l’impôt pour le particulier, comme le rappelle Thomas Bouyssonie, le chef de file de l’opposition : « Ce taux stable n’est pas une nouveauté puisqu’il l’est depuis 2009. En revanche, avec la hausse de la base fiscale, l’impôt payé par les Villeneuvois va bel et bien augmenter. » « On ne maîtrise pas les autres indicateurs », tenait à relativiser le maire sur ce sujet. La question de la maîtrise des crédits de gestion a également été abordée. Les dépenses courantes, qui ont connu un redémarrage en 2021, en parallèle de la reprise d’activité économique, continueront, elles, à augmenter pour 2022 avec une hausse annoncée à 6,6%. Le prix de l’énergie et des matériaux est l’une des raisons invoquées avec une augmentation estimée à 26%. Ces crédits de gestion atteindront donc quasiment 10 millions d’euros, soit 1,3 millions de plus qu’en 2021. « Ces crédits ne sont jamais consommés en totalité car les services ajustent leurs activités aux contraintes et contextes », rappelait Sylvie Fourès. « On voulait faire beaucoup mieux, rebondissait le maire qui déplorait le coût de l’énergie. Je dois heureusement remercier les services qui ont fait beaucoup d’efforts sans quoi nous serions dans le rouge. » Du côté de l’opposition Thomas Bouyssonie se demandait subtilement « si la mairie n’était pas devenue plus dispendieuse » alors qu’il regrettait que l’effort demandé aux associations l’année dernière avec «un coup de rabot de10%»ne soit pas compensé cette année. Guillaume Lepers en a ainsi profité pour révéler que le budget pour le secteur associatif serait maintenu sur « le niveau de l’année dernière. Une enveloppe sera remise, sur la base de l’effort demandé et sous la forme d’une subvention exceptionnelle, pour les associations en difficultés. »

8 millions d’euros investis en 2022

Le volet investissements a conclu ce débat d’orientations budgétaires avec 8 millions d’euros d’investissement annoncés grâce à l’épargne brute et aux subventions. Une épargne qui sera d’ailleurs de 11% en 2022 (elle doit représenter au moins 10% des recettes de fonctionnement) avec une capacité de désendettement estimée à 5,7 ans (elle ne doit pas dépasser 10 ans). 4 millions d’euros concernent le plan annuel d’investissement (voirie, espaces verts, bâtiments, terrains de sport) et l’autre moitié le plan pluriannuel d’investissement (PPI) tels que les opérations Coeur de Ville. Thomas Bouyssonnie regrettait néanmoins que le rapport ne soit pas assez explicite sur cette partie des investissements. « C’est ce qui me gêne principalement, disait-il au Conseil. D’accord, on prévoit des volumes mais il n’y a pas de traduction politique derrière tout ça. Il n’y a pas d’indicateurs sur le PPI, 23 millions d’euros sont prévus mais il semblerait qu’ils restent à affiner et à déterminer au fil de l’eau. » Une remarque qui a bien évidemment fait bondir Guillaume Lepers. « Vous ne comprenez pas cette traduction politique et je ne peux pas vous laisser dire qu’il n’y a pas de PPI, renchérissait-il. Nous allons créer une maison des projets afin justement d’expliquer aux citoyens ce que nous voulons faire. Qu’il s’agisse du fonds friches, du boulevard Georges-Leygues, du Parvis et de l’église Sainte-Catherine ou encore du retard sur des bâtiments dont l’entretien n’a pas été fait par le passé. » Une querelle davantage sur la forme que le fond, Thomas Bouyssonie regrettant qu’il n’y ait pas eu d’annexe exposant ces projets avec la possibilité d’en débattre en séance.

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