Agen : Des réfugiés ukrainiens seront accueillis dans les prochains jours

La Ville d'Agen et la communauté ukrainienne agenaise se sont rapprochées pour mettre en place diverses actions visant à venir en aide aux réfugiés de guerre.

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L’élan de soutien continue dans le département, pour venir en aide au peuple ukrainien suite à l’invasion de la Russie. Dimanche dernier, à 15h une mobilisation s’est organisée place Wilson à l’initiative de la communauté ukrainienne, qui a lancé un appel sur les réseaux sociaux, relayé entre autres par le maire d’Agen. Ce dernier condamne fermement les agissements du président russe Vladimir Poutine : « Il faut l’arrêter dans ses démarches meurtrières. Ce n’est pas pour rien qu’il y a une vague de soutien si forte. Je suis fier de la réaction française et européenne. La résistance ukrainienne, face à une armée surpuissante, force courage et admiration. » Première conséquence de cette guerre localement, la municipalité met un terme à tous ses liens avec les institutions russes. Le jumelage avec la ville de Touapsé, située au bord de la Mer Noire non loin de l’Ukraine, a été rompu. « Cela a été fait en toute connaissance de cause. Il faut que le peuple russe, dans sa diversité, se rende compte qu’il a une part de responsabilité. Ils ont élu et réélu leur président qui est au pouvoir et cause tant de drames », affirme Jean Dionis.

« Il faut se préparer, et vite »

Pour aller plus loin, la municipalité a annoncé cet après-midi la mise en place de mesures pour organiser la solidarité à Agen. « Quand il y a une crise comme celle-ci, les symboles comptent. Petit à petit, la ville va se pavoiser aux couleurs de l’Ukraine, que ce soit à travers des drapeaux mais aussi des éclairages sur les façades », déclare Jean Dionis du Séjour. Plus important encore, le 14 mars, le Conseil municipal prendra une délibération importante en se portant officiellement candidate pour accueillir des familles d’Ukrainiens, « un geste qui s’inscrit dans la tradition agenaise » comme cela avait déjà été fait pour des réfugiés afghans et syriens. « Après discussions avec certains acteurs locaux, Agen Habitat est en train de répertorier des appartements pour les mettre à disposition. Il faut se préparer, et vite, puisque les premières arrivées devraient se faire rapidement. Avec 2 500 km à parcourir, le trajet peut se faire en quelques jours pour les personnes véhiculées », assure le premier édile. Ce dernier incite également les habitants qui ont un logement de disponible ou qui sont prêts à recevoir des familles chez eux, à se faire connaître auprès de la mairie pour être recensés.

Création d’une association dédiée

Autre mesure, la création d’une association avec la communauté ukrainienne agenaise, qui se voit remettre dès ce jour un local par la municipalité. Le collectif « Les amis de l’Ukraine » devrait officiellement être créé dans les prochains jours, et regroupera des sympathisants. Il sera aidé pour son lancement par la mairie, au travers d’une aide juridique, logistique et financière pour se structurer. La somme de 25 000€ va être débloquée au profit des partenaires de ce dispositif. Une mesure exceptionnelle votée en conseil lundi prochain également. Depuis ce jour fatidique du 24 février, la municipalité travaille avec la communauté ukrainienne qui pourra compter sur le soutien de la Croix-Rouge et du Secours Populaire, prêtes à apporter du matériel dès que les premiers réfugiés seront arrivés en Lot-et-Garonne. « Pour l’heure, nous suivons le message des ONG qui nous recommande de ne pas mettre en place de collecte de matériel ou de dons en nature dans l’immédiat, en attendant de connaître les besoins précis des populations ukrainiennes sur place. » Cependant, la Ville va d’ores et déjà organiser des collectes de matériel médical auprès des professionnels et établissements de santé locaux.

Des témoignages poignants

Ce soir, quelques Ukrainiens installés à Agen, à l’origine du rassemblement de dimanche dernier, ont partagé leurs témoignages, en contact quotidien avec leur famille encore en Ukraine. C’est le cas de Julia Darrort, traductrice-interprète indépendante, dont une partie de sa famille est à Kiev. « Je l’appelle plusieurs fois par jour, afin de prendre des nouvelles. C’est compliqué pour les personnes âgées, beaucoup ne veulent pas partir et c’est le cas de ma mère… Sur place, la mairie de Kiev apporte nourriture et boissons aux habitants restés sur place, également dans les stations de métro où des regroupements se sont formés. » Autour d’elle, Pauline, Yana et Jean-Michel se sont mobilisés pour essayer d’agir à leur niveau, depuis Agen. Ce sont eux qui seront au démarrage de l’association créée prochainement. « Il nous arrive de terminer la journée en pleurs, nous nous sentons impuissants. La seule chose que nous pouvons faire pour les aider, c’est leur parler pour les rassurer et leur faire savoir qu’ici, ils sont soutenus », souffle Jean-Michel.

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