Méricq prend l’Irlande dans ses filets et s’implante à l’étranger

Le groupe agenais qui fournit poissons et crustacés à plusieurs milliers de clients, vient de passer un nouveau cap en rachetant l’entreprise Breizon, basée en Irlande. Désormais, Mericq vise les 400 millions d’euros de chiffre d’affaires.

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C’est un nouvel exemple de réussite sur l’Agenais, et sans aucun doute une fierté pour le territoire. Mericq, fournisseur en produits de la mer pour détaillants, grandes surfaces ou restaurateurs, continue son développement, avec une nouvelle actualité de taille. Le groupe, dont le siège est installé sur la zone Mestre-Marty à Estillac, vient récemment d’annoncer le rachat de l’entreprise irlandaise Breizon, numéro un du homard sur son secteur géographique. Avec ses 28 sites répartis sur l’Hexagone, notamment sur les côtes Atlantique et Méditerranéenne, Mericq signe là sa première implantation en dehors des frontières françaises. « C’est avant tout une histoire d’hommes. Les fondateurs sont des Bretons partis s’installer dans le Connemara il y a plusieurs dizaines d’années. Ils cherchaient un partenaire pour pérenniser l’entreprise, nous les avons rencontrés plusieurs fois avec notre président André Abadie avant de signer », explique Bruno Sachet, directeur du groupe. De quoi donner une nouvelle dimension à ce spécialiste qui bénéficie déjà d’un beau rayonnement.

En 2021, il compte 850 employés, 337 millions d’euros de chiffre d’affaires, 34 000 colis livrés quotidiennement et quelque 8 500 clients. « Il y a un véritable enjeu pour nous sur les crustacés, et nous souhaitons créer un maximum de synergies pour développer cet aspect », complète Charlotte Abadie, directrice communication et marketing.

Une chose est sûre, l’enseigne ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, nous en avons la preuve… De quoi se donner un nouvel élan après deux années délicates, et pas seulement en raison de la crise sanitaire. Raréfaction de la ressource, Brexit ou encore inflation peuvent en effet ternir le tableau, mais pas question de se résigner. « On a beaucoup appris de cette période. Nous devons nous adapter, comme beaucoup, au contexte et nous défendons un modèle unique, celui d’une entreprise familiale qui se bat dans une filière où il y a de très gros concurrents. Il faut se réinventer de manière collective. Notre force, ce sont les hommes qui composent nos équipes », assure le directeur. Preuve en est, les chiffres sont en nette hausse depuis 2020. L’an passé, quatre nouvelles acquisitions dans le secteur sud-est ont permis « au petit poucet devenu grand », selon les dires de Bruno Sachet, d’augmenter de manière significative les résultats. Et l’arrivée d’un site flambant neuf a logiquement permis de renforcer la visibilité et l’attractivité pour leurs clients.

Maîtriser la chaîne de valeur

Avec ce nouveau marché irlandais, le but est désormais d’atteindre les 400 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Nous sommes bien placés dans la seafood internationale, et nous voulons conforter notre place face à des groupes détenus tout ou partie par des fonds », appuie-t-il. Mericq entre désormais dans un vaste projet d’évolution, que les équipes ont nommé ‘Cap 2025’. Il sera basé sur plusieurs aspects, entre développement commercial, service client, optimisation et excellence opérationnelle, RSE (responsabilité sociétale des entreprises), et croissance externe. « Au quotidien, nous avons 140 personnes dédiées à la vente, l’idée est qu’ils puissent évoluer encore plus. Nous recrutons aussi constamment, tant sur des postes d’employés de marée que sur du commerce par exemple », souligne la directrice communication.

Mericq a d’ailleurs créé deux ans en arrière sa propre structure de formation : Seafood Académie, pour faire monter en compétences ses collaborateurs. Désormais, reste à transformer l’essai et le groupe semble bien parti pour. Le congelé fera partie des pistes de croissance, représentant actuellement 2 % seulement du chiffre d’affaires. « On peut accélérer là-dessus, et nous investissons régulièrement en ce sens pour répondre aux évolutions des besoins des consommateurs, avec la volonté d’assurer qualité et diversité sur les références que nous proposons tout au long de l’année. » Mericq a aussi la volonté désormais d’aller à la source pour gagner en expertise produit. « Depuis quatre ans, nous investissons en ce sens », assure Bruno Sachet. Outre le rachat de Breizon, cette année sera aussi marquée par la création de nouveaux entrepôts pour asseoir la présence du groupe sur le territoire national. « C’est un métier particulier, et nous avons besoin de tout le monde, aussi bien des expérimentés que des jeunes avec des idées nouvelles. Grâce à tout ce travail engagé ces derniers temps, nous améliorons notre performance d’année en année. » Aujourd’hui leader sur le marché français, l’objectif avoué est de devenir un partenaire de référence dans la filière marée en Europe. « L’export représente 6% de notre chiffre d’affaires et nous avons récemment pu constater, lors du plus gros salon dédié à la sea-food organisé en Espagne, que nous avions de belles possibilités d’évolution », ajoute Charlotte Abadie, laissant donc entrevoir un avenir encore plus prometteur.

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