V. Tonin : « Le Département a tiré son épingle du jeu durant la crise »

Valérie Tonin, la présidente du Comité départemental du tourisme de Lot-et-Garonne, aborde avec sérénité la prochaine saison estivale, après deux années marquées par la crise sanitaire.

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Quidam Hebdo : Après deux années de crise sanitaire, la nouvelle saison estivale approche. Comment l’abordez-vous ?

Valérie Tonin : C’est une saison très prometteuse que nous avons devant nous. Il s’agit, en quelque sorte, d’un retour à la normale après deux années bien compliquées, au cours desquelles le Lot-et-Garonne a quand même réussi à tirer son épingle du jeu. Le département a été l’épicentre de l’axe Bordeaux-Toulouse, avec une clientèle revenue aux sources locales. Ces deux saisons n’ont pas été si catastrophiques que cela, notamment pour les hébergeurs qui ont connu une certaine stabilité… Même si les grands acteurs, comme Walygator, ont été impactés. Maintenant, nous sommes tous confiants sur la saison qui arrive. Il y a une envie, un peu partout, de travailler différemment. On dit que les crises permettent du renouveau. Nous travaillons sur certains aspects que l’on n’avait pas forcément exploré. Il faut adapter l’offre à la demande et proposer un retour aux sources, dans la nature, au cœur de l’environnement. La richesse du territoire fait notre force : de très beaux endroits à visiter et notre gastronomie pour des moments de convivialité et de partage.

Q.H. : La grande nouveauté pour le département, c’est l’arrivée de Center Parcs. Que peut apporter ce poids lourd touristique au Lot-et-Garonne ?

V.T. : Les chiffres sur Center Parcs sont plus que prometteurs car on devrait avoir 600 000 nuitées supplémentaires. Jusqu’alors que nous en réalisions 6 millions. Cela représente une augmentation de 10%. C’est une notoriété qui risque de s’imposer et qui vient compléter notre offre au cœur du slow tourisme. Ce qui est important, c’est que le groupe Pierre & Vacances s’implique sur notre territoire et a permis à des partenaires locaux d’intégrer le processus, ce qui n’était pas forcément le cas avant. Avec le point d’information touristique au cœur du village, ce sont deux agents qui promeuvent les charmes du Lot-et-Garonne : l’un du comité départemental et l’autre de l’office de tourisme des Côteaux et Landes de Gascogne. Maintenant, les gens sortent de Center Parcs et l’enjeu sera de les convaincre de revenir ici.

Q.H. : Quels sont les autres atouts du département ?

V.T. : Nous avons des atouts forts, même si on ne peut pas rivaliser avec les département côtiers. Nous avons malgré tout eu de bons résultats durant la crise, ce qui n’a pas été le cas pour tout le monde, donc on devrait être capables de continuer. Les chiffres de réservation sont en tout cas assez forts. On note une modification sociale et une volonté de se retrouver entre amis dans des coins sympathiques, plus ou moins au calmes et où on peut bien manger. Le département n’a pas qu’un atout, il en a plusieurs. Le principal, c’est la randonnée avec des balades bien fléchées aussi bien à pied, qu’à vélo, à cheval ou en bateau. Il y a des itinéraires forts et une multitude de paysages. Le Villeneuvois n’a pas le même visage que le Marmandais ou le Fumélois. Chaque endroit du département a sa propre identité.

Q.H. : Vous êtes à la tête du Comité départemental de tourisme depuis septembre 2021, quelles ont été vos actions pour préparer, entre autres, cette saison ?

V.T. : Mon principal enjeu, c’est le développement du tourisme durable. Nous faisons du tourisme vert en Lot- et-Garonne, mais il faut se demander comment les professionnels doivent mettre en avant leurs démarches de développement durable dans leurs activités. Nous avons ainsi organisé plusieurs journées de rencontres entre partenaires (offices de tourisme) et professionnels. Je suis relativement confiante car le Comité départemental s’est fixé des objectifs sur 2022 pour approfondir son offre et avoir de nouvelles stratégies bien identifiées. Notre point fort : séduire, convaincre et faire consommer. Il faut maintenant réussir à travailler ensemble la marque Lot-et-Garonne et avoir un langage commun. Il y a Agen, le rugby, le pruneau et Garorock de plus en plus. Mais on parle aussi de bateaux, d’abbayes ou des briques du Villeneuvois. Il faut harmoniser tout cela et réussir une belle partition. C’est tout le travail que nous menons avec les offices de tourisme, qui connaissent bien leur territoire.

Les Gîtes de France,  » grands gagnants  » de la filière tourisme

Du côté de la frange départementale des Gîtes de France, on a constaté mieux que quiconque l’engouement pour les hébergements lot-et-garonnais depuis la crise sanitaire. « Nous sommes un label ancré dans les territoires ruraux, explique la directrice Brigitte Hugon. Il répond aux attentes d’une clientèle qui recherche un produit de qualité et sécurisé pour leur séjour. » Dès 2020, le volume d’affaires a connu une progression de 16% par rapport à 2019. Le chiffre de 2021 est tout simplement exceptionnel avec une hausse de 32%. « C’est du jamais vu. Nous nous demandions si les 7 à 9 millions de Français qui avaient l’habitude d’aller à l’étranger allaient y retourner, mais ce ne fut pas le cas. Nous avons le même questionnement pour cette année et nous sommes d’ores et déjà sur une augmentation de 12 %. » Les Français semblent avoir pris goût à la qualité de vie en Lot-et-Garonne. Alors que les séjours s’étaient déjà allongés à plus de 14 nuitées sur la moitié des contrats l’an passé, la tendance est sur trois semaines pour cette saison. À l’heure du slow tourisme, le département s’impose comme une référence en la matière.

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