Gérard Larcher : « Les maires du Lot-et-Garonne se sentent impuissants »

A l'occasion des Assises des Départements, le président du Sénat Gérard Larcher est allé à la rencontre des maires du Lot-et-Garonne. Un échange où il a pu constater les difficultés rencontrées par ces derniers, symboles d'un problème plus que local.

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Ce débat sous forme de questions-réponses, qui devait initialement durer près d’une heure, s’est finalement prolongé sur plus deux heures. Ils sont plusieurs dizaines à avoir confronté le président du Sénat jeudi matin dans la salle des Illustres de la mairie d’Agen. Ensemble, ils ont pu évoquer les complications qui surviennent à mesure de leurs mandats et laisser paraître des premiers axes d’amélioration. Au bilan, Gérard Larcher fait état de trois grandes problématiques qui ressortent.

  • L’incertitude budgétaire

« La semaine dernière, j’étais dans le Puy de Dôme. Hier, dans la Hauts-de-Seine et aujourd’hui en Lot-et-Garonne. Partout où je me déplace, je constate un dénominateur commun : celui de l’incertitude à préparer son budget », analyse Gérard Larcher. La crise énergétique n’y serait pas étrangère. « Ils ont déjà tous consommé leur finance pour l’année dès le 31 juillet dernier », poursuit-il. Une crainte générale plane même chez les maires qui s’attendent à épuiser leurs budgets encore plus rapidement l’année prochaine.

  • Une perte de confiance croissante

A l’écoute des maires, un deuxième sentiment prédomine : la confiance entre l’État et la commune se fracture grandement. « Ils pensent qu’il n’y a que des appels à projets nationaux et que les besoins locaux exprimés ne sont pas retenus, déplore l’ancien ministre sous Jacques Chirac. La moitié des questions portaient là-dessus pendant la rencontre. » Par exemple, les maires redoutent énormément la ZAN (zéro artificialisation nette). Pour rappel, c’est un objectif du gouvernement fixé pour 2050. Il demande aux territoires, communes, départements, régions de réduire de 50 % le rythme d’artificialisation et de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030 par rapport à la consommation mesurée entre 2011 et 2020.

  • La désertification médicale toujours au cœur du débat

S’il y a bien un sujet où les élus du 47 se retrouvent, c’est sur le manque de médecins sur leurs territoires. La conclusion de Gérard Larcher en est représentative : « Les maires du Lot-et-Garonne se sentent impuissants aujourd’hui. » Un diagnostic qui a alarmé le président. « Le nord du département connaît un déficit de personnel de santé exceptionnel. » Il profite pour rappeler avoir fait voter en 2019 l’obligation, dans le troisième cycle des études médicales, d’aller passer six mois en formation dans un secteur sous-médicalisé, « mais le décret n’a jamais été adopté », regrette-t-il. Cependant, les maires attendent une décision plus drastique. Pour commencer à remédier au problème, Gérard Larcher précise qu’ « il existe deux tests dans le projet de loi de finances. Le premier commencera le 18 octobre avec la proposition de loi sur l’obligation à une quatrième année d’internat dans les territoires sous-médicalisés pour y finir sa formation. Dans ce projet, on retrouve aussi la possibilité, dans les accords avec les syndicats de médecins et la Caisse d’assurance-maladie, de conventionner de manière sélective entre les secteurs sous-médicalisés et sur-médicalisés, de manière à favoriser les déserts médicaux. »

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