L’entreprise E-Ophta, qui est à l’origine des deux antennes d’OphtaCity à Dunkerque dans le Nord et Agen, s’est installée dans la préfecture lot-et-garonnaise en 2014, au 849 avenue du Général-Leclerc. Elle y a mis en place des solutions innovantes pour améliorer l’accès à la santé optique, en proposant une meilleure organisation du parcours de soin. Résultat : des rendez-vous en moins de 7 jours pour un examen de vue, quand ce délai peut atteindre souvent plus de 6 mois en Lot-et-Garonne. Cependant, ses pratiques avaient déjà éveillé il y a quelques années des soupçons auprès de la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie) qui avait, de ce fait, étudié et dévoilé un rapport sur la société. Ce dernier faisait état de prestations relevant de l’ophtalmologie fournies aux clients par des employés non-titulaires d’un diplôme en médecine. Aussi, étaient utilisés des appareils qui devaient être manipulés seulement par des ophtalmologues et non par des opticiens lunetiers comme ceux d’OphtaCity. Attaquée en justice et alors condamnée sur son site dunkerquois, E-Ophta avait finalement été relaxée après avoir fait appel de la décision à deux reprises. Mis en cause par la suite par le conseil de l’ordre des médecins de Lot-et-Garonne, le dirigeant de l’antenne agenaise s’était récemment défendu en précisant qu’ils « n’exerçaient pas la médecine et proposaient des soins optiques réalisés par des opticiens optométristes diplômés, dont les résultats étaient transmis à un médecin ophtalmologiste non-salarié de l’entreprise qui délivrait des ordonnances. » Ce médecin, lui, officiait en Espagne. L’entreprise avait tenté de sauver les meubles. « Les mêmes qui attaquent E-Ophta en justice devront bientôt s’attaquer à tous les opticiens qui mettent en place des solutions similaires, y compris les groupes Krys, Grand Vision, Optic 2000, à de très nombreux opticiens indépendants et à tous ceux qui travaillent pour améliorer l’accès aux soins optiques. »
Amende et matériel confisqué
Après avoir équipé plus de 10 000 Lot-et-Garonnais en huit ans, E-Ophta a finalement été condamné le mercredi 16 novembre pour usage de faux en écriture. La société se voit obligée de fermer son enseigne à Agen et de verser 100 000€ d’amendes. Son matériel, lui, sera réquisitionné. Cependant, le tribunal n’ayant pas prononcé une décision à titre exécutoire, Ophta City peut tout de même maintenir une activité. Dans un communiqué, l’entreprise et ses dirigeants ont fait part de leur déception sur ce jugement qui « porte un coup dur au déploiement de nouvelles solutions pour améliorer l’accès aux soins optiques des Français. Il met en difficulté tous ceux qui innovent pour que chacun puisse obtenir des délais décents pour un examen de vue et des corrections optiques. » Pour appuyer ses propos, la société a rappelé que le Président de la République avait fait la promotion d’ « un nouveau modèle qui correspond très exactement à celui d’E-Ophta ». « Aujourd’hui, on peut peut-être déléguer des tâches, faire son bilan visuel chez un opticien, chez les paramédicaux en lien avec des ophtalmologistes. On a des orthoptistes qui sont des paramédicaux formés qui peuvent faire le bilan visuel de votre enfant qui n’arrive pas bien à lire ou le vôtre tous les 6 mois. Et se dire au bout de quelques années, on va consulter l’ophtalmologiste. ». Son dirigeant a quant à lui décidé de faire appel de la décision rendue mercredi dernier.
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