On peut dire que Pierre Soïa, directeur sportif de l’Aviron Villeneuvois, a eu comme un certain flair cet été en alignant Pauline Soïa et Millie Bègue en duo. Pourtant séparées par 18 années d’écart, les deux rameuses « créent une symbiose totale sur l’eau », pour citer les mots de Millie, la plus jeune, mais qui a déjà tapé dans l’oeil de l’équipe de France d’aviron des moins de 23 ans. « D’habitude, Pauline et Millie sont deux profils prévus pour les courses à 8, mais il y avait quelque chose à tenter à deux », commente leur entraîneur.
L’épopée estivale
Ainsi, les deux rameuses ont passé leur été sous le signe de l’entraînement acharné pour préparer les championnats de France Elite à Vichy. « C’est le plus haut niveau de compétition que l’on trouve dans le pays. Les meilleurs français et même internationaux y sont présents ». Après deux mois de préparation et de « sacrifices » (les deux sportives ne devant pas dépasser les 57 kg pour la compétition), Pauline et Millie se sont présentées il y a plus d’une semaine maintenant sur la course de double poids léger, longue de 2000m. « C’était une course magnifique. On avait une totale confiance l’une en l’autre. Tout le travail que l’on a fait jusqu’ici, on l’a fait pour nous et personne d’autre. A partir de là, on était décomplexées […] Là où il n’y avait pas vraiment de concurrence avec le duo de tête, le reste du podium s’est joué pour peu d’écart, on a eu une vraie belle course », racontent successivement Pauline, Millie et Pierre.
C’est avec leurs deux belles médailles d’argent que sont revenues à Villeneuve-sur-Lot les représentantes de l’Aviron Villeneuvois. En l’occurrence, ce sont les seules médailles acquises par une formation de Nouvelle-Aquitaine aux championnats, c’est dire la performance… « C’est un succès qui tire les jeunes vers le haut ici au club. Nos adhérents ont un exemple de réussite avec les filles ». A présent, le duo repart chacune de son côté l’espace de quelques mois, avant de pourquoi pas reformer l’équipe dès lors que l’occasion se présentera.
Un président expérimenté et local
Les débuts de Pascal Garcia à la présidence de l’Aviron Villeneuvois n’auraient certainement pas pu commencer sous un aussi bon signe, lui qui a découvert la passion de l’aviron dans ce même club en 1968. « J’ai ramé ici jusqu’à mes 18 ans, avant de devoir quitter Villeneuve-sur-Lot pour les études d’éducateur sportif », ajoute-t-il. Bien que professeur d’EPS à Dunkerque à l’aube de sa carrière professionnelle, l’aviron le rattrape, que ce soit en prenant le poste de conseiller régional d’aviron en Provence, en Aquitaine ou même à Monaco.
Quand la retraite finit par sonner il y a un an, Pascal Garcia, aujourd’hui âgé de 64 ans, revient là où il ne posait plus le pied depuis son départ pour la vie d’étudiant : Villeneuve-sur-Lot. Naturellement, le jeune retraité se tourne vers l’Aviron Villeneuvois où il propose ses services comme entraîneur des jeunes pousses le mercredi. Mais le départ pressenti du président du club et les suggestions de l’équipe qui l’entourait le poussent à endosser cette nouvelle casquette depuis trois semaines désormais. Investi, Pascal Garcia ne manque pas de projets, bien qu’il assure « vouloir renforcer ce qui est déjà fait ici, car je succède à de très bons présidents et le club possède une équipe de travail formidable. » Pour autant, certains éléments prennent déjà les figures d’objectifs à l’avenir : « On veut perpétuer la formation au meilleur niveau parce qu’on en est capable. On a aussi beaucoup à développer sur l’aviron-santé et sur la préservation du Lot. Nous sommes forcément attachés à l’eau et voulons transmettre au plus jeune son importance et des notions qui nous sont chères », affirme le président. Aussi, les nombreux rendez-vous annuels du club, comme la Fête de l’O se veulent être toujours plus ambitieux et un projet de création d’une association « les amis de l’aviron villeneuvois » composée d’anciens rameurs, anciens dirigeants et parents est même dans les tuyaux. Un développement actif en perspective pour le club aux 280 licenciés, contre une centaine en 2015.
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