Sur le boulevard Carnot, beaucoup qui n’y font plus attention. L’ancien Cap Cinéma du boulevard Carnot, en friche depuis ses dernières séances en novembre 2013, devrait connaître un retour à la vie d’ici à 2025. Annoncé l’an passé, l’enseigne Monoprix qui a jeté son dévolu sur une partie de l’ensemble immobilier. Concrètement, c’est le groupe agenais Philippe Marraud qui va racheter à la mairie l’immeuble, pour un prix fixé à 880 000 €. Pour rappel, le projet initial consiste en une réhabilitation de l’ensemble par le promoteur avant de le vendre au franchisé Monoprix mais aussi aux autres structures qui occuperont l’immeuble. Dans le détail (lire notre encadré), l’enseigne alimentaire occupera en effet le sous-sol, le rez-de-chaussée et le premier étage. Une salle de sport est attendue aux deuxième et troisième niveaux puis un restaurant au quatrième. Pour les habitués de l’ancien cinéma, oubliez l’entrée située face au Stim’Otel. C’est l’angle de la rue Lafayette et du boulevard Carnot qui fera office de hall d’accueil, capitalisant ainsi sur une belle façade de type haussmannienne.
Pourtant, depuis cette annonce début janvier 2023, rien ne semblait bouger du côté de l’ancien cinéma. « Le projet continue sa vie », assure Jean Pinasseau, adjoint au maire et en charge de l’urbanisme et du foncier « C’est un projet toujours vivant, en état de discussion sur ce qui peut être accepté, ce qui ne l’est pas. »
Un projet ambitieux
En effet, d’ordinaire prudent, l’élu est ferme sur le sujet, le projet se fera. « Je suis très confiant », sourit-il, « d’expérience, je ne suis jamais aussi affirmatif mais là, je pense qu’on est bien parti. » Il faut en effet le temps que le projet soit entièrement validé par les architecte des bâtiments de France (ABF). En effet, dans le projet initial serait prévue la construction d’une partie supérieure de l’immeuble qui accueillerait un restaurant dans un style roof-top. Or, le secteur étant classé en tant que « secteur patrimoine remarquable », les travaux tomberaient sous le coup d’une validation des ABF. A l’intérieur une grosse partie destruction est prévue, notamment sur les huit salles de projection dont la pente ne se prête pas à une surface commerciale, une partie dans laquelle la Ville pourrait éventuellement s’engager. Une fois la destruction faite, des fouilles devraient être également réalisées. Lors du conseil municipal de janvier 2023 où avait été présenté le projet, la réhabilitation de l’ancien cinéma Carnot s’apparente à un projet colossal avec d’importantes sommes en jeu. La mairie d’Agen a ainsi estimé le coût global à hauteur de 14 M€ pour réhabiliter les 820 m² d’espaces. Dans cette somme, on trouve les 880 000 € d’acquisition par le groupe Philippe Marraud ou encore 3,5 M€ consacrés à la destruction et la création du seul Monoprix. « Si la ville s’engage sur le projet, il y aura une facture derrière », explique l’élu. « On sait qu’il y aura un déficit foncier mais il faut malgré tout s’engager sur les projets où on sait qu’il y en aura. Il faut être prêt à s’engager sur ces déficits sinon, à terme, on gardera ces verrues et on ne pourra pas les résorber », raisonne Jean Pinasseau. « Le projet continue sa vie, il est casé auprès des clients, tout est acté et ce qu’il reste maintenant c’est le permis de construire. » Comme initialement prévue, la date de 2025 est, pour l’instant, toujours d’actualité.
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