Voilà une exposition où se mêleront des œuvres pas si éloignées artistiquement, mais dont les auteurs sont séparés par plusieurs siècles d’histoire. Les gravures de Piranèse confrontées aux photographies de Gustavo Ten Hoever, c’est une rencontre entre les époques : le 18ème siècle pour le premier et notre 21ème siècle pour le second. Si le nom de Piranèse, le « Génial Architecte » comme l’histoire a voulu s’en souvenir, est déjà gravé dans le monde de l’art, celui de Gustavo Ten Hoever, photographe uruguayen, n’a pas encore ce statut. Pour autant, le musée de Gajac possédant une grande partie de l’oeuvre de Piranèse (qui est notamment représentée en permanence dans une salle de l’édifice), il n’est pas rare de voir s’y associer le temps d’une exposition le travail d’un autre artiste. C’est ce que tentent ici les équipes du musée, en affichant les photographies de Gustavo Ten Hoener, pour donner une perspective contemporaine au travail effectué jadis par Piranèse. « Si l’un est un graveur et technicien, l’autre, grâce à la technicité de sa photographie, saisit des paysages qui se muent en peintures », dit-on même. « C’est une chance de pouvoir valoriser perpétuellement ces collections de cette manière. Ainsi, on peut continuer de transmettre et faire découvrir cette partie de l’histoire de l’art façonnée par Piranèse aux différents publics et ce, sur le long terme afin de les éduquer et sensibiliser à l’art », se réjouit la direction du musée de Gajac.
Deux univers qui se complètentEt c’est Julia Fabry, commissaire de l’exposition, qui explique le mieux cette volonté de mettre face à face en une même exposition, les travaux si singuliers de ces deux artistes. « Gustavo Ten Hoever est un artiste atypique, qui a travaillé dans un monde urbain avant de se tourner en vieillissant vers l’essentiel, la nature et les humains. C’est un aventurier ou plutôt un électron libre qui voyage là où l’homme ne mettrait pas les pieds, aux confins de la nature sauvage où il capture en photo l’essence d’un lieu. Des photos qui traduisent les beaux et étranges paysages rencontrés lors de ses quêtes. Il a une capacité à incarner les visuels qu’il récupère, au même titre que Piranèse donnait vie aux paysages ultra-détaillés de ses gravures », commente-t-elle. Avec l’apport de l’art de Ten Hoever, c’est une manière d’observer, de concevoir et d’apprécier différemment le travail de Piranèse qui est proposée en somme. A découvrir au musée de Gajac dès ce vendredi jusqu’au 2 juin, avec un vernissage le 9 février à 18h.
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