SUA LG : après le maintien sportif, place aux finances

Au mois de mai, le SUA LG livrera son budget pour l'exercice 2024/2025 à la CCCP (Commission de contrôle des championnats professionnels). Une date importante, alors que le club met tout en œuvre pour présenter un budget à l'équilibre, avec la nécessité de faire 2M€ d'économies.

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Après n’avoir que récemment validé le maintien du club en Pro D2 sur le terrain, le club, en interne cette fois-ci, s’apprête à passer devant le jury de la CCCP (ex-conseil supérieur de la DNACG), un organisme chargé d’assurer le contrôle de la gestion administrative, financière et juridique des clubs disputant les championnats français professionnels et fédéraux de rugby à XV. Autant dire qu’avec un déficit structurel de 2M€, ce n’est pas un rendez-vous à prendre à la légère pour le SUA LG. « Le projet idéal est de faire passer notre budget auprès de la ligue sans obliger le président Jean-François Fonteneau à bloquer des garanties financières », dévoile Thomas Léger, directeur général du club agenais. Car là est bien le nerf de la guerre. Ên rugby, contrairement au football, un club ne peut pas présenter une situation financière nette négative. Soit il y a des augmentations de capital qui permettent de couvrir les pertes, soit il y a des abandons dans le compte courant qui permettent de réduire la perte.

Une économie a plusieurs leviers

La prise de fonction de Thomas Léger au poste de directeur général en octobre dernier, tient là toute son origine et objectif. Ce dernier avait un peu moins d’une saison pour dessiner un budget à l’équilibre pour reconstituer les fonds propres de la structure SUA LG. « Pour cela, on a plusieurs leviers : les partenariats, bien que la CCCP n’intègre qu’une petite partie de ces développements de produits tant qu’ils ne sont pas justifiés; la régulation des charges et un certain nombre d’économies de fonctionnement qu’on a déjà enclenchés dans la deuxième partie de saison », détaille le directeur général.

Ainsi, c’est en matière de masse salariale que le club va entamer sa petite révolution financière. De 4,5M€ à 3,6M€ en une intersaison, en jouant sur deux aspects : la réduction en nombre des joueurs (de 56 contrats pro à 46) et une mise en adéquation avec le marché de Pro D2, « puisque les salaires ne suivent pas sur une tendance haussière. Sans oublier certains lourds contrats qui n’ont pas été renouvelés. Sachant qu’on a cherché des joueurs entre 23 et 30 ans dans notre recrutement, une catégorie d’âge faible dans notre effectif. » Une diminution, avec les charges, qui atteint la somme de 1,5M€.

Ajoutez à cela des variations sur des partenariats avec 300 000€ en plus qui sont d’ores et déjà justifiées. « On a aussi un programme de réduction des charges déjà amorcé sur la deuxième partie de saison (frais de déplacement de l’équipe, charges de personnels extérieurs, etc…) pour une économie qui accroche aussi les 300 000€. Des économies additionnelles sur de l’amortissement de matériel sont aussi à l’ordre du jour ».

Un budget toujours compétitif ?

Avec 14,5M€ de budget charges, le SUA compte une économie réelle de 12,5M€, « ce qui est déjà un sérieux budget de Pro D2 et une très forte évolution par rapport à ce qu’on a pu connaître par le passé où l’on était entre 9 et 10M€ sur la Pro D2, donc cela veut dire que le stade Armandie tel qu’on le connaît aujourd’hui, en plus de l’engagement des partenaires, a permis de passer un palier certain en matière de produits », ajoute Thomas Léger.

Agen retrouvera donc une masse salariale et un budget global quasi-identiques à la saison 2022/2023. Le club s’était vu un peu trop ambitieux cette saison en surpayant certains joueurs pour des résultats, au final, en-deçà de ceux espérés. « Le but était de recalquer nos charges à la réalité de notre économie, mais ce n’est pas pour ça que notre budget ne sera pas dans le top 3 de la Pro D2. Au contraire, il nous permettra d’être compétitifs. Avoir la plus grosse masse salariale n’est pas une garantie de figurer dans le top six du championnat, regardez Dax ou Béziers » défend le directeur sportif qui souligne tout de mêmes certaines pertes « marginales » sur le prochain budget. Ne disputant pas les phases finales cette saison et terminant vraisemblablement dans la seconde partie de tableau, le Sporting y perd en droit LNR (Ligue Nationale de Rugby), idem pour le centre de formation, classé seulement 8ème meilleur de Pro D2 cette année. A Thomas Léger de relativiser : « Pour le centre de formation, son classement est défini sur trois années, donc l’impact ne sera pas extrêmement important. Le classement, l’année prochaine, sera meilleur, les critères sportifs restent performants (2e au classement) et l’aspect scolaire qui a pêché l’année dernière, a été rectifié sur cette saison. »

A priori, pas de frayeur pour le SUA qui rentre dans les clous niveau budget. « On ne sera pas sanctionné cette saison, ni l’année prochaine », précise même le directeur général. Si le SUA peut au moins être débarrassé de ces tensions, c’est pas plus mal… Restera alors à présenter le bilan à la CCCP début octobre en guise de prochaine étape.

Nouveau stade Armandie, le soufflé est déjà retombé ?

Inauguré en début de saison passée avec moult espoirs, le stade Armandie, auréolé d’une nouvelle tribune Ferrasse et d’aménagements flambant neufs, devait incarner le renouveau du club. Un an et demi plus tard, l’équipe n’a semble-t-il toujours pas évolué de sa place en Pro D2 et quant à l’affluence à Armandie, les bonnes premières données enregistrées se sont un peu essoufflées. Si 7062 personnes en moyenne se rendaient au stade pour chaque rencontre du SUA la saison passée, on n’en compte plus que 6190 en 2023/2024.

Une baisse significative qui s’explique toutefois par plusieurs éléments cités par Thomas Léger, le directeur général du club : « On connaît un frein sur la billetterie grand public. En premier lieu, la dynamique en dents de scie de l’équipe joue énormément sur cela. Ensuite, on a démarré la saison le 18 août par la réception de Brive. Ce qui devait être un de nos tops matchs s’est retrouvé être une légère déception pour ce qui est de l’affluence. Aussi, des matchs ont eu lieu le mardi et mercredi soir en période de Coupe du Monde. Il était difficile d’attirer du public à ces moments-là. Quant à nos 14 matchs à domicile, on en a disputé 11 sous la pluie, là encore, ce ne sont pas des conditions qui nous sont favorables », résume-t-il.

A noter tout de même que les espaces partenaire se portent bien. Qu’on parle de loges, de Salon des Etoiles ou de Salon Dubroca, tous ont leurs affluences en hausse. « Evidemment, en terme de valeur, c’est plus important que la billetterie sèche. Sur la politique tarifaire du grand public, on ne peut pas vraiment être plus attractif quand on met des places à 7€ sur la tribune Lacroix quasiment toute la saison. » Néanmoins, la CCCP se basera tout de même sur les données enregistrées cette saison, soit 6190 spectateurs pour « régler » le futur budget du SUA LG à ce sujet-là.

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