Villeneuve-sur-Lot : la tapisserie moderne s’invite au musée de Gajac

Le musée de Gajac propose une collection temporaire dédiée à la tapisserie. Accessible jusqu'au 17 novembre, cette exposition audacieuse amène les visiteurs à découvrir des œuvres qui redéfinissent les codes de cet art ancestral, en inondant les murs du musée de créations uniques.

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Pour orchestrer cette exposition, le musée de Gajac s’est associé à Yann et Colette Le Chevalier, éditeurs de la revue Parcours des arts et experts en tapisserie. Leur objectif était de créer des dialogues visuels entre les œuvres de la collection permanente et les tapisseries exposées. Un total de 25 pièces rares ont été sorties des réserves du musée, pour dialoguer avec 24 tapisseries venues de prestigieuses institutions telles que le Mobilier National de Paris, le Musée de la tapisserie contemporaine et des collections de Toulouse et Cahors.

L’exposition, intitulée « Regards complices », met en lumière des créations d’artistes contemporains, dont aucune ne date d’avant 1945. « Ces œuvres, loin d’être de simples copies, sont des pièces uniques qui réinterprètent la tapisserie traditionnelle avec des fils de laine pour créer des effets de relief et de texture », explique Yann Le Chevalier. Par exemple, une œuvre de Henri-Georges Adam, utilisant des fils blancs et noirs pour obtenir des nuances de gris, trouve sa place aux côtés des gravures de Piranèse.

Thématiques et contrastes

L’exposition se déploie autour de plusieurs thématiques, chacune occupant un espace distinct du musée, parsemé « de ces œuvres dans la totalité de l’édifice pour l’occasion », précisent les équipes de Gajac. Dans le hall d’entrée, la nature et les paysages sont à l’honneur avec des œuvres comme « La femme au luth » de Matisse, datant de 1949, marquant une première utilisation de la photographie comme support à la tapisserie. La première salle présente un contraste saisissant entre des représentations réalistes de la vie quotidienne et des créations pop et colorées.

Une autre salle est consacrée à la représentation de la femme, à travers des portraits et des sculptures, tissées ou peintes. La salle Piranèse se distingue par son utilisation du noir et blanc, avec des tapisseries abstraites qui font écho aux gravures environnantes. Enfin, la section dédiée aux expositions temporaires accueille des œuvres monumentales de Vasarely, Gilioli et Sonia Delaunay, permettant aux visiteurs de prendre le recul nécessaire pour apprécier pleinement ces pièces grandioses.

Yann Le Chevalier souligne que cette exposition démontre que la tapisserie n’est pas un art dépassé. « Au contraire, grâce à des commandes d’État à partir des années 1950, cet art a trouvé sa place dans le monde moderne et continue de prospérer. »

Renseignements //

L’exposition « Regards complices » est ouverte jusqu’au 17 novembre musée de Gajac à Villeneuve-sur-Lot.

Horaires : du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h, ainsi que le samedi et dimanche de 14h à 18h.

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