Ce n’est pas l’élu villeneuvois le plus connu du grand public mais c’est sûrement l’un de ceux qui connaît
le mieux la maison ! Après plus de trois décennies d’engagement municipal, Gérard Régnier est le
nouveau maire de la Bastide. Un accomplissement qui doit plus au sens du devoir dans des
circonstances exceptionnelles qu’à une ambition politique personnelle.
Cela ne surprendra donc personne d’apprendre que Gérard Régnier a, derrière lui, une longue et belle
carrière militaire. Originaire du Pas-de-Calais, il a intégré la Marine nationale à 17 ans comme matelot
pour finir officier « cinq galons » au bout d’un quart de siècle. Plus gestionnaire que belligérant, il s’est
notamment retrouvé instructeur et contrôleur de gestion pour la centrale d’achat de la Marine.
De la Marine à la clinique
Après 25 ans de service, Gérard Régnier a quitté l’uniforme pour un tout autre environnement, celui de la
santé. Ses connexions dans l’Armée lui ont permis de postuler (et d’être embauché) comme directeur de
l’ancienne Clinique Sainte-Thérèse à Villeneuve en 1991. Poste qu’il occupera jusqu’à la fusion avec
l’autre clinique privée de la ville dix ans plus tard.
Cette décennie 90 sera aussi celle de l’entrée en politique. « Je n’étais pas dans une logique partisane
ou dogmatique mais dans l’idée que je pouvais rendre à collectivité un peu de ce que j’avais appris »,
révèle humblement l’intéressé. En 1993, la municipalité est marquée par les déboires judiciaires du
maire d’alors, Claude Larroche. Lui succède un certain Michel Gonelle qui confiera à Gérard Régnier les
affaires scolaires puis l’urbanisme. Une mission quelque peu rébarbative par sa technicité réglementaire
mais « extrêmement intéressante pour connaître les moindres recoins de sa ville ».
Le sens du dévouement
Au début du XXIème siècle, la tornade Cahuzac fait basculer la mairie et pousse Gérard Régnier dans
une longue phase d’opposition. « C’était l’ère de l’argent facile pour Villeneuve. On ne peut pas dire que
ça n’a pas profité au territoire. Mais démocratiquement, c’était quand même limité avec des conseils
expédiés en quelques minutes sans même lire les délibérations avant de voter. Jérôme Cahuzac était
plus le boss que le maire. » En parallèle, Gérard Régnier était l’assistant parlementaire du député Alain
Merly (2002-2007).
Depuis 2020, il est l’un des piliers de l’équipe Lepers. Tous les jours ou presque en mairie pour traiter les
dossiers, le deuxième adjoint est, à 77 ans, un modèle de dévouement et un joli pied de nez à la mode
du jeunisme qui frappe la constitution des listes municipales depuis quelques années. « J’ai l’avantage
d’être disponible, contrairement à des actifs qui ont des responsabilités professionnelles et familiales »,
sourit le nouveau premier édile qui, au début de cette aventure, ne prévoyait pas de s’investir autant.
« En 2014, j’avais décidé de laisser la politique locale de côté. Lorsque Guillaume Lepers s’est lancé en
campagne, il a fait appel à moi pour mon expérience, un peu comme un consultant. Puis je me suis
retrouvé 35ème sur la liste, puis second… Comme quoi les choses vont vite. »
De l’ombre à la lumière
Plébiscité par sa majorité, Gérard Régnier passe de l’ombre à la lumière pour « un CDD d’une vingtaine
de mois » avec un seul mot d’ordre : la continuité de l’action publique. Le plus gros changement pour cet
homme discret sera sa nouvelle exposition populaire et médiatique. « Je n’ai pas le tempérament, le
charisme ou la jeunesse de Guillaume. J’essaierai malgré tout d’être le plus proche possible des gens »,
admet-il. Sa mission sera aussi préparer la suite car le scrutin de 2026 se fera à coup sûr sans lui. C’est
pourquoi Xavier Clerc prend le poste de premier adjoint et sera chargé de mener la prochaine
campagne.
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