Le coteau de l’Ermitage à Agen : entre risques naturels et développement maîtrisé

Le coteau de l’Ermitage, à Agen, est une bombe à retardement naturelle. Avec ses sols instables, ce site est propice aux glissements de terrain et éboulements, menaçant habitants et bâtiments. Face à ces dangers, la mairie renforce son Plan de Prévention des Risques (PPR) : interdiction de construire dans les zones à haut risque, prescriptions strictes ailleurs...

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« Nous sommes sur un terrain glissant », Jean Dionis, maire d’Agen, n’aurait pas pu dire mieux lors du dernier conseil municipal. Le coteau de l’Ermitage à Agen est un site particulièrement exposé à des risques naturels majeurs, en raison de sa composition géologique. Il est formé d’une roche calcaire dure, surmontée d’une couche de sol meuble, qui, en présence d’infiltrations d’eau, devient instable. Ce contexte géologique favorise les glissements de terrain, les éboulements rocheux, ainsi que les effondrements de cavités souterraines, constituant une menace pour la sécurité des habitants et des bâtiments.

Comme l’a précisé Jean Pinasseau : « Les mouvements de terrain, bien que moins médiatisés que les inondations, peuvent aussi avoir des conséquences catastrophiques, comme on l’a vu récemment dans d’autres régions après des pluies intenses». Ces risques rendent la construction de nouveaux bâtiments pratiquement impossible dans les zones les plus exposées, d’où la nécessité d’une révision du Plan de Prévention des Risques (PPR), lancé en juillet 2023, pour mieux encadrer l’urbanisation du coteau. Ce plan s’inscrit dans une politique nationale de prévention des risques, qui intègre également des mesures pour d’autres menaces naturelles, comme les inondations.

Des mesures adaptées pour sécuriser les habitants et encadrer le développement

Face à ces risques, le PPR a permis une nouvelle cartographie des zones à risques sur le coteau de l’Ermitage. Ces zones sont divisées en différentes couleurs selon le niveau de danger : rouge pour les zones à risque élevé, où toute nouvelle construction est interdite ; jaune pour les zones à risque modéré, où des règles strictes s’appliquent ; et vert pour les zones à risque faible. Seules certaines zones comme le terrain de Lalande, la rue de Gergovie et les bas du coteau deviennent à nouveau constructibles, mais sous des conditions rigoureuses. Par exemple, les nouvelles constructions doivent utiliser des pieux plus profonds pour garantir la stabilité du sol et prévenir tout risque de glissement. Jean Pinasseau a rappelé l’importance de ces mesures : « La construction dans ces zones ne peut être envisagée que si des prescriptions techniques précises, comme l’utilisation de pieux profonds, sont respectées. Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons garantir la sécurité des futurs habitants. »

Les habitations existantes, situées dans les zones jaune et verte, peuvent également être agrandies jusqu’à 60 m², sous certaines conditions. Cependant, la sécurité reste la priorité absolue. Jean Pinasseau l’a souligné à plusieurs reprises : toutes ces études sur les plans de prévention des risques ont pour but principal de préserver des vies. Ce PPR, en plus de protéger les habitants contre les sinistres et de faciliter leur prise en charge par les assurances, vise également à minimiser la vulnérabilité des propriétés exposées aux risques géologiques.
La révision du PPR du coteau de l’Ermitage est une réponse adaptée aux spécificités géologiques du site. Ce plan permet de concilier le développement urbain dans les zones les moins dangereuses et la protection des riverains, tout en imposant des règles strictes pour toute nouvelle construction. « Notre responsabilité est de protéger les habitants», a conclu Jean Pinasseau. Grâce à cette approche rigoureuse, l’avenir du coteau sera mieux sécurisé tout en laissant une marge de développement contrôlée pour les années à venir.

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