Yann Maus, actionnaire de Boria : « Dans cinq ans, La Croix-Blanche sera fière de cet élevage »

Face aux vives réactions suscitées par le projet de ferme porcine en plein air à La Croix-Blanche, Yann Maus, actionnaire de la société Boria, défend une vision locale et respectueuse de l'environnement. Il dénonce une campagne de désinformation autour de ce projet qu'il juge bénéfique pour la région.

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Depuis l’annonce du projet d’élevage de porcs en plein air à La Croix-Blanche, les tensions ne cessent de monter entre les porteurs du projet et les riverains, soutenus par la municipalité. Yann Maus, actionnaire de Boria, revient sur les accusations d’opacité et d’industrialisation portées contre ce projet. Pour lui, les termes employés par les élus, notamment le qualificatif « industriel », relèvent de la méconnaissance du projet et alimentent une crainte injustifiée.

« Ce projet, c’est avant tout une ferme pilote, pas un élevage intensif », explique-t-il. Avec une densité de 14 porcs à l’hectare, bien en deçà des normes habituelles (jusqu’à 90 porcs à l’hectare pour des élevages en plein air), celui qui est aussi président du groupe Gozoki en Lot-et-Garonne insiste sur le respect du bien-être animal et de l’environnement. « Ce n’est pas une porcherie à grande échelle. Nous sommes sur un modèle extensif, avec des animaux qui passent leur vie à l’extérieur. »

« Si on gagnait de l’argent en faisant de l’agriculture, ça se saurait. »

Le projet de la société Boria s’inscrit dans une démarche de valorisation de la race porcine locale, le porc noir de Gascogne. Ce choix n’est pas anodin pour Yann Maus, qui y voit une opportunité de préserver une tradition régionale tout en répondant à la demande croissante pour des produits locaux et de qualité. « Les habitants seront fiers, dans cinq ans, d’avoir contribué à ce projet. Ce sera une filière locale, du champ à l’assiette, avec une viande transformée sur place dans le Lot-et-Garonne. Nous concevons ce projet dans une démarche vertueuse pour faire renaître une filière d’excellence locale, pas pour s’enrichir. Si on gagnait de l’argent en faisant de l’agriculture, ça se saurait », affirme-t-il.

Ce dernier rappelle aussi que l’élevage en plein air, avec un abattage à l’abattoir de la chambre d’agriculture à Villeneuve-sur-Lot et une transformation dans la région, correspond exactement aux valeurs prônées par de nombreux habitants et élus : la production de proximité et la transparence des filières. « Nous voulons montrer qu’on peut faire autrement, sans intensification, tout en respectant l’animal et en apportant un débouché économique à notre région. Vous voulez consommer de l’ultra local et non de l’animal qui a fait le tour de l’Europe pour venir jusqu’ici, alors écoutez notre projet. »

Vers un dialogue pour apaiser les tensions

Pour Yann Maus, les opposants au projet se battent contre un modèle qu’ils devraient, au contraire, soutenir. Il admet que la communication aurait pu être meilleure, mais regrette que les critiques soient nées avant même que le projet soit finalisé. « Nous avons toujours voulu discuter et informer une fois le projet bien avancé, pas au début quand tout n’était pas encore clair. Mais on nous a attaqués avant même d’avoir présenté notre vision. Le maire est venu mettre le bordel avant même de s’intéresser au dossier. Lors de notre première rencontre, nous avions l’impression de passer au tribunal », précise-t-il, rappelant même avoir appris les premières contestations contre le projet par le biais de la gendarmerie : « On nous a appelés parce qu’on allait faire un élevage de porcs. J’en ai plus rigolé qu’autre chose… »

Malgré les oppositions, Yann Maus reste confiant pour l’avenir et s’engage à poursuivre les discussions avec les élus et les riverains pour apaiser les tensions. « Nous allons continuer à expliquer notre démarche, car elle est positive pour le territoire. Une fois le projet en place, je suis convaincu que tout le monde en sera fier et que nous pourrons même organiser des visites pour les écoles locales. »

La société Boria ne compte pas faire marche arrière. Yann Maus conclut sur une note optimiste, espérant que le temps permettra de faire évoluer les mentalités. « Dans quelques années, les habitants réaliseront qu’ils ont soutenu un projet d’avenir, à taille humaine, respectueux de notre patrimoine et de notre environnement. »

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