Lot-et-Garonne : Sophie Borderie dénonce un « coup de massue » après l’annonce du Plan Loi de Finances

Sophie Borderie, présidente du Conseil départemental de Lot-et-Garonne, exprime sa colère et son indignation face au nouveau Plan Loi de Finances présenté par Michel Barnier.

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Sophie Borderie, présidente du Conseil départemental de Lot-et-Garonne, a réagi avec fermeté et indignation face à l’annonce du nouveau Plan Loi de Finances (PLF) par le Premier ministre Michel Barnier. À la fois perplexe et en colère, elle fustige un projet qui, selon elle, aura des conséquences dramatiques pour les habitants de son département.

Dès le début de son discours, Sophie Borderie n’a pas mâché ses mots, évoquant une « incompréhension totale », une « sidération » et une « colère » face aux mesures dévoilées. Elle rappelle que seulement deux semaines après avoir adressé une lettre ouverte au Premier ministre, et une semaine après la présentation du PLF en Conseil des ministres, les « bonnes intentions » de Michel Barnier ont été « balayées ». Elle cite avec amertume les engagements initiaux du Premier ministre, tels que la préservation des services publics ou la déclaration de la santé mentale comme grande cause nationale, qui ont volé en éclats. « Mais que s’est-il donc passé entre le discours de politique générale et la présentation du PLF ? », s’interroge-t-elle, évoquant des « renoncements, des mensonges et des volte-face ».

Une attaque contre les collectivités locales

Ce qui alimente la colère de Sophie Borderie, c’est avant tout la lourde contribution demandée aux collectivités locales pour redresser les comptes publics. Le PLF prévoit une baisse de 5 milliards d’euros des dotations aux collectivités, dont une grande partie pèsera sur les départements. « Tenter de faire croire que nous sommes co-responsables de la situation est indécent. C’est même un mensonge », tranche-t-elle. Elle rappelle d’ailleurs que les départements n’ont plus d’autonomie fiscale et ne peuvent donc être tenus responsables de la situation actuelle.

Pour le Lot-et-Garonne, cette contribution se traduira par une perte de 16 millions d’euros en 2025. Un véritable coup de massue pour un département qui avait, à force de « sacrifices » et d’une gestion rigoureuse, réussi à stabiliser son budget. « Amortir le choc encore et toujours était de l’ordre du possible… mais ça, c’était avant », explique Sophie Borderie, amère, face à ces nouvelles coupes budgétaires. « Demain, je vais devoir composer avec un recul de 12% sur les budgets, c’est impossible. » 

Des répercussions directes pour les Lot-et-Garonnais

Sophie Borderie ne se contente pas de chiffres et d’équations budgétaires : elle met en lumière les conséquences concrètes de ces décisions pour les habitants du Lot-et-Garonne. « Ce sont nos partenaires, nos opérateurs, les forces vives du département, et au bout du bout, ce sont les Lot-et-Garonnais qui vont subir de plein fouet les décisions gouvernementales », déplore-t-elle.

Elle avertit que les coupes dans les investissements pourraient entraîner des fermetures d’Ehpad, la disparition d’associations locales, et un coup d’arrêt aux projets d’infrastructures. « Concrètement, même en imposant une cure d’austérité à tous les étages, l’équation est insoluble », prévient-elle. Selon elle, ces choix risquent aussi de mettre à mal le secteur économique local, notamment le BTP, fortement dépendant des projets publics du département. « 1 million d’euros investi, c’est 10 emplois directs », rappelle-t-elle pour souligner l’impact social. « Le Département est le premier investisseur du territoire… »  Face à ce qu’elle qualifie de
« bras de fer » avec le gouvernement, Sophie Borderie appelle à la mobilisation de tous : élus, partenaires, citoyens. « Nous devons entrer en résistance », insiste-t-elle, soulignant que la solidarité entre élus locaux sera cruciale pour défendre les intérêts des collectivités territoriales. Elle évoque une révolte partagée par les maires du Lot-et-Garonne lors du dernier Salon des maires du département, où l’unanimité régnait sur la gravité de la situation.

Elle en appelle également à une action nationale, rappelant que l’Assemblée des Départements de France (ADF) a déjà engagé des discussions avec le gouvernement pour proposer des mesures correctives. Parmi les revendications, les départements demandent l’annulation de certaines mesures, comme l’écrêtement des recettes ou le gel de la TVA, qui privent les collectivités de ressources cruciales. « Nous demandons une véritable baisse des dépenses de l’État central, pas un transfert de charges sur nos épaules », insiste-t-elle.

Un appel à la responsabilité gouvernementale

Sophie Borderie conclut en interpellant directement le gouvernement, le mettant face à ses responsabilités.
« Qu’il nous dise : quel Ehpad fermer ? Quel service public supprimer ? Quel collège abandonner ? ». Mais elle assure que le Lot-et-Garonne ne se laissera pas abattre sans combattre. « En tant que présidente du Département de Lot-et-Garonne, je n’entends pas rendre les armes si facilement ! » Elle appelle tous les Lot-et-Garonnais à se mobiliser pour défendre leurs services publics, leurs associations et leur économie locale.
« C’est un combat pour nos enfants, nos aînés, pour notre tissu local et nos entreprises. Nous devons agir, ensemble, pour sauver ce qui peut encore l’être. Mais seule, je ne peux rien faire. C’est pourquoi il est important de se mobiliser tous ensemble. »

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