Les agriculteurs du Lot-et-Garonne sont en difficulté, et la FDSEA 47, accompagnée des Jeunes Agriculteurs du département, a sollicité une dérogation auprès de la préfecture pour l’obligation d’implantation des couverts végétaux. Cette demande exceptionnelle vise à alléger la charge sur les exploitations agricoles, déjà fragilisées par des conditions climatiques extrêmes et une crise économique alarmante.
Une crise économique amplifiée par le climat
À la fin de l’année 2024, l’économie agricole en Lot-et-Garonne traverse une période difficile. Banquiers, experts-comptables et coopératives signalent tous une crise financière qui met en péril de nombreuses exploitations. Les trésoreries sont sévèrement affectées, les réserves financières des agriculteurs s’épuisant face à des coûts de production croissants et des récoltes compromises.
Cette année, les conditions climatiques ont aggravé cette situation. Les pluies abondantes de 2024 — deux fois supérieures à celles de l’année précédente — ont saturé les sols, les rendant impraticables. Les retards successifs dans les semis et les récoltes n’ont fait qu’accentuer les pertes.
Dérogations et assouplissements réglementaires
Les syndicats agricoles ont donc demandé un assouplissement des obligations de couverture des sols pour les exploitations du Lot-et-Garonne, notamment dans les zones vulnérables à la pollution par les nitrates. En réponse, le préfet a accordé un délai jusqu’au 15 novembre pour les épandages de lisier sur les parcelles concernées et a autorisé une dérogation pour la couverture des sols entre récoltes estivales et semis printaniers. Les agriculteurs n’ont ainsi pas besoin de justification spécifique pour cette dérogation, hormis l’enregistrement de la date d’épandage.
Cependant, dans les zones non vulnérables, des règles de la PAC (Politique Agricole Commune) et des BCAE (Bonnes Conditions Agro-Environnementales) continuent de s’appliquer. Les agriculteurs peuvent demander une reconnaissance du cas de force majeure à la direction départementale des territoires pour justifier l’impossibilité d’implanter des couverts dans ces conditions.
Un soutien temporaire pour les trésoreries
Face à ces difficultés, un dégrèvement de la taxe foncière sur les propriétés non bâties a été accordé, offrant un répit aux agriculteurs dont les trésoreries sont exsangues. Malgré cet allégement fiscal, l’équilibre financier reste fragile pour beaucoup d’entre eux, d’autant plus que certains attendent encore le solde de la PAC 2023.
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