
Le candidat de la gauche pour succéder au centriste Jean Dionis a mis son collectif en ordre de marche avec le lancement d’une consultation citoyenne.
Certaines leçons tirées des échecs passés ont bien été apprises. « Lors des campagnes précédentes, on était peut-être partis un peu tard. Cette fois, on se lance au bon moment », lâche Laurent Bruneau. Le chef de file de la gauche, récemment investi par un collectif qui compte aujourd’hui « une centaine » de personnes, est déjà sur le pied de guerre, à un an du scrutin. Il en est même à « l’acte 2 » de sa tentative de conquête de l’Hôtel de Ville. À l’occasion d’un point presse sous les Cornières, l’avocat a livré ses nouveaux objectifs, dont un qui risque de rythmer sa campagne. « Nous souhaitons donner la parole aux Agenais. »

Démocratie participative
Une intention qui se matérialise par un formulaire distribué dans plus de 15 000 boîtes aux lettres et disponible en ligne sur le site agen2026.fr. « On veut confronter nos idées avec ce questionnaire. Les 14 groupes de travail thématiques mis en place au cours de l’année écoulée ont posé des idées sur la table. Les citoyens pourront ainsi les prioriser et même suggérer des pistes supplémentaires », détaille Laurent Bruneau. Une quinzaine de thématiques sont abordées, avec une place de choix pour la sécurité et la tranquillité. Cette forme de démocratie participative est « une méthode qui s’impose et s’inscrit dans la nature même de ce collectif », souligne Paul Vo Van en qualité de lieutenant. Cette parole n’a pas vocation à rester lettre morte. « On en fera nécessairement quelque chose. Il y aura d’ailleurs une restitution publique, probablement à la fin du mois de mai », assure la tête de liste qui fait ici écho à une autre consultation, « Agen 2032 », lancée par son adversaire numéro un. « Ce ne sera pas du tout la même méthode de travail, poursuit-il. Nous ne ferons pas appel à des experts venus de sociétés privées. Simplement des Agenais qui parlent aux Agenais de leur vie quotidienne, en circuit court. »
« L’heure pour Agen de changer d’ère »
Laurent Bruneau profite également de cette fenêtre pour mieux se faire connaître auprès du grand public. « Je ne suis pas dans les livres d’histoire comme Jean Dionis qui est maire depuis bientôt 20 ans. Je ne suis pas non plus né à Agen. Mais depuis mon arrivée ici en 2006, je suis pleinement devenu agenais. Je me suis impliqué dans la vie économique locale en tant qu’avocat libéral, puis dans la vie associative et citoyenne. En 2008, j’étais sur la liste d’Alain Veyret puis en 2014 aux côtés de Maryse Combres. Ce n’était pas encore l’heure pour moi. Ça l’est désormais, avec plus de disponibilités familiales et professionnelles. C’est l’heure aussi pour Agen de changer d’ère. »
Côté programme, Laurent Bruneau entend faire d’Agen « une ville à vivre, confortable, pour que les habitants puisse profiter pleinement de ce qu’elle a à offrir ». Pas de très grand projet structurant annoncé à cette heure même si « il y en aura forcément au cours du mandat. » Ce changement de braquet lance la campagne agenaise. Avec la mise en action parallèle du Rassemblement national, les oppositions sont définitivement dans les starting-blocks.
Une gauche plus offensive envers le maire sortant
Trop tendre… C’est ce que certains reprochaient au clan de la gauche vis-à-vis du puissant et influent maire sortant Jean Dionis du Séjour. Cette époque semble révolue. Laurent Bruneau distille déjà quelques attaques contre le premier édile. Celui-ci est par exemple qualifié de « maire-bâtisseur avec une vision vieillissante », de « maire enfermé dans ses certitudes face à des Agenais qui veulent être entendus ». La consultation Agen 2032 est elle aussi pointée du doigt. « Jean Dionis enjambe l’étape démocratique. Il pense qu’il sera toujours là à ce moment alors qu’il y a l’obstacle des élections municipales en 2026. Il faut aussi se souvenir de sa précédente consultation Agen 2030 (ndlr, réalisée avant le Covid), financée avec l’argent public. L’équipe Dionis n’a pas suffisamment intégré tout ce qui avait été préconisé. Pas de référendum d’initiative locale, pas de nouveau centre culturel… Les travaux de modernisation d’Armandie pour 8 M€ maintenus coûte que coûte alors que c’était loin d’être affiché comme une priorité. » L’avocat s’en prend aussi à la politique municipale en matière de sécurité. « En 2020, j’ai cherché à intégrer la commission Sécurité. Il n’y en avait plus. Pas d’adjoint non plus. La police municipale est sous le contrôle de sa directrice de cabinet, ce que la Cour des comptes a sanctionné. Il a tout gardé pour lui. Et pour quels résultats ? » Laurent Bruneau dénonce un double discours incompréhensible sur les propriétés infrarouges ou non des caméras de vidéosurveillance, sur celles qui sont branchées ou non. « Je demande un audit flash sur ce sujet », promet-il. Le candidat de la gauche donne le ton, sachant que son rival ne manquera pas de lui rendre la pareille.
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