À défaut de faire briller le SUA cette saison, le soleil alimente bel et bien les 2300 panneaux photovoltaïques qui surplombent les tribunes Lacroix et Ferrasse du stade Armandie. C’est donc symboliquement dans cette enceinte que la Sem Avergies a tenu un conseil d’administration un peu spécial. Ce mercredi 26 mars, la société d’économie mixte dédiée à la transition énergétique a en effet acté une considérable augmentation de capital. À sa création en 2019, Avergies était dotée d’un capital de 5,3 M€. Trois ans plus tard, celui-ci a presque été doublé pour avoisiner le 10 M€, ce qui a permis de « soutenir ses ambitions de croissance ». En ce début d’année 2025, une nouvelle marche a été franchie. Et quelle marche ! La capitalisation atteint désormais 24,6 M€. Ces apports supplémentaires sont le fait des actionnaires historiques que sont Territoire d’énergie Lot-et-Garonne (TE47), le Crédit Agricole et la Caisse d’Épargne mais également d’un nouveau venu dans l’équation, la Banque des Territoires. Brice Paquet, directeur régional adjoint, confie : « Nous n’étions pas là en 2019 mais nous sommes très honorés de pouvoir participer enfin à cette aventure. Cette augmentation de capital nous oblige, et nous serons au rendez-vous. Y compris pour des développements futurs. »
Solaire, biogaz et mobilité durable
Cette marque de reconnaissance de la part d’un acteur aussi puissant (déjà 500 M€ investis à l’échelle de la région dans la transition énergétique) témoigne bien du travail eff ectué par la Sem Avergies dans ses domaines de prédilection. La structure présidée par Pascal de Sermet (maire de Colayrac-Saint-Cirq) et dirigée par Nicolas Gente avance sur plusieurs axes stratégiques. Il y a le déploiement de centrales solaires sur des toitures, des hangars agricoles, des ombrières de parking ou encore des « fermes » agrivoltaïques au sol et fl ottantes. Avergies est également spécialisée dans la méthanisation et la production de biogaz. « C’est une activité très vertueuse, note Pascal de Sermet. Elle aide des agriculteurs à sauver leur compte d’exploitation, à valoriser des déchets pour les transformer en engrais naturel pour les cultures et dans le même temps créer du gaz vert. » Ce gaz qui peut être injecté dans le réseau ou bien dans le réservoir d’un certain nombre de véhicules utilitaires par le biais des stations de BioGNV qui fleurissent un peu partout, faisant les beaux jours d’une mobilité plus durable. Depuis sa création, Avergies a engagé 80 M€ d’investissements. Avec l’augmentation de capital, l’ambition est de pousser le curseur à 270 M€ à l’horizon… 2028 ! « Le rythme va considérablement s’intensifier », confirme le directeur général Nicolas Gente. Le nombre de collaborateurs va passer de 12 à 18 dans les prochains mois, pour donner rapidement naissance aux nombreux projets déjà dans les cartons. La transition énergétique s’accélère sur notre territoire.
Avergies, comment ça fonctionne ?
Avergies est ce que l’on appelle un « tiers-investisseurs ». Cela signifie que la Sem prend en charge l’étude, la construction, le financement et l’exploitation du projet. Le bénéficiaire, qu’il soit public ou privé, n’engage ainsi pas d’argent et reçoit même un loyer annuel et/ou une soulte. Un modèle gagnant-gagnant qui va même au-delà de la production d’énergie. « Les projets permettent par exemple de rénover des toitures amiantées, de construire des hangars ou des ombrières au profit des usagers. » À ce jour, Avergies a déjà collaboré avec une quarantaine d’entreprises, une soixantaine de collectivités et établissements publics ainsi que 90 exploitations agricoles. L’idée est née chez Territoire d’énergie, l’autorité organisatrice de la distribution d’électricité en Lot-et-Garonne, et dont le champ d’action est élargi aujourd’hui à d’autres énergies. La volonté du syndicat, exprimée par la voie de son actuel président Jean-Marc Causse (maire d’Aubiac), était de porter des investissements sur le domaine public et privé pour faciliter l’éclosion des énergies renouvelables. « C’était aussi un calcul. Il y a une incertitude sur ce que nos recettes, issues de taxes, seront demain. Les dividendes qui ne manqueront pas d’arriver en provenance d’Avergies seront les bienvenus. Et tout ça dans l’intérêt des communes », sourit Jean-Marc Causse.
Sur l’Agglo d’Agen, Avergies accélère sur le photovoltaïque
Parmi les nombreux projets en cours, la solarisation de différents sites à Agen et ses alentours devrait bien occuper Avergies durant les prochaines années. Par exemple, la Sem engage 2,21 M€ pour équiper cinq déchetteries de l’agglomération d’Agen en panneaux photovoltaïques. Au total, 6 937 m² de toitures seront couverts, répartis entre les sites de Dondas, Foulayronnes, Brax, Castelculier et Colayrac-Saint-Cirq. « Ce projet s’inscrit pleinement dans notre volonté d’accélérer la transition énergétique locale. En investissant dans des équipements durables, nous participons activement à la production d’une énergie propre et accessible. C’est un investissement significatif sur notre feuille de route pour monter en puissance », souligne Pascal de Sermet, président de la Sem Avergies. Autre projet notable en passe d’être validé par les différentes instances : la création d’une centrale solaire de six hectares à Boé. À proximité de la RN 21 et de la zone d’activité d’Agen Sud, un terrain laissé à l’abandon depuis plus de trente ans va connaître une nouvelle vie. Ancienne décharge historique de l’agglomération d’Agen, ce site sera reconverti en parc photovoltaïque. Longtemps resté en friche, il n’off rait que peu de perspectives de réutilisation. Désormais, un hectare de panneaux solaires au sol « permettrait de couvrir la consommation de 150 à 200 foyers, soit l’équivalent de 350 à 500 habitants », selon Avergies, en charge du projet. Le permis de construire étant déposé, la mise en service pourrait être lancée en 2027. Avec ces initiatives, la Sem Avergies poursuit son objectif de produire, d’ici 2026, 10 % de la consommation énergétique du département, dans le cadre d’un programme d’investissement global de 250 M€.
Laisser un commentaire