Agen : 2,5 M€ pour renforcer un parking et pertes de places, la Ville fait le point sur le stationnement

La municipalité envisage le renforcement drastique d'un parking à proximité de la gare. D'un autre côté, elle a procédé à une analyse de son offre de stationnement depuis 2018 avec notamment l'évolution du nombre de places en ville.

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Ça bouge côté parkings en ville

C’est l’un des chantiers majeurs envisagés par la Ville : un nouveau parking en structure pourrait voir le jour à la gare d’Agen. Ce projet, encore au stade des études de faisabilité, viserait à renforcer l’offre de stationnement sans pour autant saturer davantage le cœur de ville. La création se ferait sur le secteur dit « Gare P2 », seul espace techniquement adapté et aujourd’hui pas encore couvert, contrairement au premier édifice situé à quelques mètres de ce dernier. Deux scénarios sont à l’étude : un premier niveau (R+1) qui permettrait d’ajouter 100 places pour un coût estimé à 2,5 millions d’euros, ou un second (R+2), plus ambitieux, avec 200 à 220 places pour 4,25 millions d’euros. Le tout avec un enjeu de taille : « Ce type d’équipement engendre peu ou pas de recettes, son financement et son amortissement doivent donc être finement étudiés », reconnaît Clémence Brandolin-Robert, première adjointe au maire. Dans l’éventualité où le projet se concrétise, il faudra toutefois attendre deux à trois ans pour le voir sortir de terre.

De l’autre côté de la ville, l’esplanade du Gravier s’est vue ouverte au stationnement, et ce, jusqu’au 24, date du retour de la fête foraine à Agen. Et qu’adviendra-t-il du secteur dès lors que les forains auront quitté les lieux ? « Il n’est pas prévu de renouveler l’offre de parking sur l’esplanade au-delà du 24 mai. L’esplanade reste un atout touristique que l’on ne peut pas séparer durablement de la ville. Aujourd’hui, on vient compenser les différents espaces de stationnement neutralisés par les travaux du réseau de chaleur urbain (RCU) et du parking Jasmin. »

L’évolution de l’offre depuis 2018

Ce projet s’inscrit dans une réflexion plus large engagée par la Ville, qui a analysé l’évolution de l’offre de stationnement entre 2018 et 2025. Bilan : une légère baisse du nombre total de places, passant de 5 435 à 5 034, soit une diminution de 7,3 %. Les places payantes en voirie ont reculé de 10 %, et les gratuites de 3,9 %. En parallèle, les parkings en ouvrage, gérés pour la plupart par Indigo, totalisent aujourd’hui près de 2 000 places. Pour autant, la mairie se veut rassurante : « Il n’y a pas de saturation des parkings à Agen », souligne Clémence Brandolin-Robert. « En revanche, nous observons un effet de saturation pour les abonnements réservés aux résidents actifs du centre-ville. L’offre existe, mais elle suppose parfois quelques minutes de marche. » La municipalité met également en avant des espaces souvent sous-utilisés comme le parking du campus Michel Serres, accessible et gratuit le week-end.

Une fréquentation en baisse mais contrastée

Selon les données d’Indigo, la fréquentation des parkings en ouvrage est globalement en recul : -3,3 % au premier trimestre 2025 par rapport à 2024, avec un net recul les samedis (-7 %). Cette baisse s’inscrit dans une tendance amorcée en 2023, déjà en recul de 4,7 % par rapport à 2022. Dans le détail, certains parkings affichent des pics de fréquentation, voire des saturations ponctuelles, comme Carnot-Lafayette ou Marché-Couvert, surtout les samedis. À l’inverse, les parkings Gare P1 et P2 connaissent une fréquentation plus marquée en semaine. Des données qui « confortent la stratégie de diversification de l’offre », pour citer la municipalité.

Des mesures reconduites en 2025

Pour répondre aux difficultés du centre-ville (commerces en crise, sentiment d’inaccessibilité), la municipalité a mis en place en 2024 plusieurs mesures, dont la gratuité de 2 h de stationnement le samedi après-midi dans les parkings en ouvrage. Cette initiative a bénéficié à près de 10 000 automobilistes sur sept événements, pour un coût total d’environ 22 000 €. Le dispositif est reconduit en 2025, avec sept nouvelles dates, dont le 5 avril pour le grand défilé des commerçants, et le 28 juin pour le lancement des soldes d’été. « Nous avons trois priorités : nos résidents, nos clients, et les travailleurs. Chaque mesure est pensée pour répondre à cet équilibre, tout en évitant de créer des nids à voitures ventouses », insiste Clémence Brandolin-Robert. Parallèlement, une autre initiative incite les commerçants à offrir du stationnement à leurs clients via des tickets d’une heure, cumulables. Ces tickets, vendus à un tarif préférentiel grâce à un cofinancement entre la Ville, Indigo et les commerçants eux-mêmes, participent aussi à une offre plus souple et partagée.

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