Économie : comment Pont-du-Casse parie sur le solaire pour faire fondre ses factures ?

À Pont-du-Casse, ces derniers mois, les projets solaires sortent de terre aussi rapidement que les fleurs en avril. Véritables leviers d’optimisation budgétaire, ces projets sont évidemment issus d'une réflexion de la commune, qui a décidé d'investir pour moins dépenser.

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Comment profite-t-on de la transition énergétique dans les petites et moyennes communes ? À Pont-du-Casse, les panneaux photovoltaïques ne se contentent pas de capter la lumière : ils dopent la résilience financière de la commune de plus de 4 000 habitants, bien décidée à alléger ses factures énergétiques. Derrière ce virage solaire amorcé en début de mandat se cache une équation simple : investir aujourd’hui pour économiser demain.

Prenons l’exemple de l’école du bourg (dernier projet en date inauguré). En y installant 570 m² d’ombrières solaires dans sa cour, la commune a déboursé 37 000 euros. « Grâce aux économies générées, le projet sera amorti en un an seulement », affirme Christian Delbrel, le maire. Ce modèle d’investissement éclairé est déjà étendu à d’autres bâtiments publics, dans une logique d’autoconsommation collective. Avec, en plus, les ombrières du stade de Regadous (1 500 m²), installées en fin d’année dernière, la commune vise une réduction de 50 % de la facture d’électricité de ses dix plus gros bâtiments, parmi lesquels les écoles, la mairie, la piscine et le centre culturel. Sur trente ans, cela représente une économie estimée à plus d’1,5M€. « C’est 50 000 euros économisés chaque année sur le budget communal. On a rarement des investissements publics qui produisent un tel retour sur une aussi longue période », souligne Nicolas Gente, directeur de la SEM Avergies, partenaire de la commune.

Entre investissement communal et partenaires privés

La stratégie repose sur une répartition fine des rôles. Certains projets, comme les ombrières du centre culturel Le Diapason ou des courts de tennis du club local, quelques dizaines de mètres plus loin, sont intégralement financés par des opérateurs privés comme Enerlis, qui exploitent l’électricité produite. « Cela permet à la commune de bénéficier de nouveaux aménagements sans sortir un euro, tout en gardant la possibilité de basculer en autoconsommation collective si besoin », explique le maire.

D’autres, en revanche, sont portés en direct par la collectivité ou par Avergies, société d’économie mixte. Le duo école–stade représente à lui seul un investissement global de 700 000 euros pour Avergies, avec une exploitation prévue sur trente ans. Et la dynamique ne s’arrête pas là. À l’horizon fin 2025, un projet d’ombrières de 2 400 m² sur le syndicat de voirie devrait voir le jour, cette fois en production pure. « Nous avons ciblé les postes de consommation les plus lourds et conçu des projets adaptés à chaque usage », détaille le premier édile cassipontin. L’idée ? Maximiser le rendement énergétique et budgétaire, en arbitrant entre autoconsommation locale, revente et flexibilité.

« Nous avons été avant-gardistes »

Il n’est plus rare de voir les investissements solaires se développer çà et là, à l’heure où les prix de l’énergie pèsent lourd dans les finances locales. Pont-du-Casse semble, en tout cas, avoir trouvé un modèle vertueux. « On savait que le solaire était ce qu’il y avait de plus simple et rentable à mettre en place pour une collectivité comme la nôtre. Aujourd’hui, on voit les résultats », insiste Christian Delbrel. Et demain ? « Ce sera l’un des grands axes du prochain mandat, car il y a encore du potentiel à exploiter. Je pense que nous avons été avant-gardistes sur le sujet. » On imagine bien que ce raisonnement risque, ou bien se propage déjà, dans d’autres communes de taille similaire.

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