Les Vignerons de Buzet entrevoient le bout du tunnel

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L’audience du mercredi 13 mai au tribunal de commerce d’Agen a été marquée par un accord de principe trouvé avec le principal créancier de la cave. Une étape décisive.

Il y a quelques mois encore, les viticulteurs de l’appellation Buzet broyaient du noir. Aujourd’hui, ils se remettent à faire du rouge (et du blanc ainsi que du rosé). À l’issue de l’audience au tribunal de commerce d’Agen ce mercredi 13 mai, la cave coopérative lot-et-garonnaise nourrit légitimement de grands espoirs de « sortir par le haut » de la crise qui a menacé jusqu’à son existence. Le tournant dans cette affaire est l’accord de principe trouvé avec le Crédit Agricole, le principal créancier. Le plan d’apurement du passif doit encore être bien formalisé, mais l’essentiel est là, et l’horizon semble s’éclaircir. Les créanciers acceptent d’abandonner 40% de la dette globale, condition sine qua non pour que les Vignerons de Buzet reprennent un peu d’oxygène et retrouvent quelques marges de manœuvre.

Des viticulteurs à nouveau dans les vignes

Au-delà de l’aspect purement financier, Buzet avait saisi ces dernières semaines une très belle opportunité, comme nous l’écrivions dans ces colonnes, avec un adossement commercial salutaire au Groupe Les Grands Chais de France (LGCF). Pour exister réellement sur le marché de la grande distribution et du secteur café-hôtellerie-restauration, il faut des moyens et des réseaux ce que LGCF pourra apporter. Si la cave conserve la main sur la marque, sa boutique et sur le marché local, elle s’en remet donc pour le reste à la force de frappe de ce poids lors du secteur, qui pèse plus de 1,3 Mds€ de chiffre d’affaires, dont 80 % à l’export. La problématique, désormais, ne sera plus commerciale, mais elle s’exprimera en termes de production. Il faudra que les Vignerons soient en capacité de sortir 40 à 45 000 hectolitres par an. Cela impliquera la mobilisation de tous les viticulteurs. Une excellente nouvelle pour ces derniers qui vont pouvoir revenir pleinement à leur cœur de métier, en se préoccupant (un peu) moins de la comptabilité.

De la casse sociale malgré tout

Seul point noir du dossier, le volet social. Le sauvetage ne se fera pas sans casse au niveau de l’emploi. La cave coopérative prévoit de réduire drastiquement ses effectifs, passant d’une cinquantaine de salariés à un peu moins d’une vingtaine. Un mal nécessaire pour préserver l’appellation et sauver les exploitants, sans lesquels il ne peut y avoir de cave. Ce plan global aujourd’hui sur les rails devrait être entériné définitivement en juin prochain, lors de l’ultime audience devant le tribunal de commerce. Si les prédictions s’avèrent justes, le Lot-et-Garonne déjouera une nouvelle fois tous les pronostics après les brillants redressements de Lucien Georgelin et de Gifi.

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