ARCHIVES. L’histoire séculaire de la Foire d’Agen

Entre la ville d’Agen et les foires, c’est une grande histoire d’amour qui ne date pas d’hier. Retour sur l’histoire d’un évènement aux multiples visages qui a rassemblé toutes les populations

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LA NAISSANCE SOUS LOUIS XIII //

Les premières traces écrites évoquant une foire à Agen remontent à plus de 400 ans. C’est par lettres patentes du roi de France Louis XIII que la foire du Gravier a vu le jour en 1610, suivie 22 ans plus tard par la foire du Pin. Les deux évènements avaient dès leurs débuts des caractéristiques que l’on a retrouvées des siècles durant : la première se déroulait huit jours durant la première semaine de juin tandis que la seconde, d’une durée similaire, prenait place la seconde quinzaine de septembre. Deux autres moments forts jalonnaient le calendrier : la foire des jambons (le lundi de la semaine sainte précédant Pâques) ainsi que la foire des oies, canards et foie gras (deuxième lundi de décembre).

UNE POPULATION COSMOPOLITE //

« Tous les types du Midi s’y côtoyaient. Ici le Garonnais haut et feuri à côté du métayer du maïs. Là le paysan querelleur d’Eauze ou le maigre habitant des Landes, petit homme à l’œil de satyre, mangeur de sardines et de lard. Le maquignon de Dax et de Saint-Sever qui ment chaque fois qu’il ouvre la bouche ; le commis voyageur de Bordeaux, l’enjôleur infatigable et peut-être aussi l’homme agile des provinces basques avec sa veste de velours en quête de quelques mules dédaignées par les Aragonais aux dernières foires », écrivait Jean-François Bladé dans le Revue de l’Agenais

DES ANIMATIONS ORIGINALES… ET DANGEREUSES //

Les premières traces écrites évoquant une foire à Agen remontent à plus de 400 ans. C’est par lettres patentes du roi de France Louis XIII que la foire du Gravier a vu le jour en 1610, suivie 22 ans plus tard par la foire du Pin. Les deux évènements avaient dès leurs débuts des caractéristiques que l’on a retrouvées des siècles durant : la première se déroulait huit jours durant la première semaine de juin tandis que la seconde, d’une durée similaire, prenait place la seconde quinzaine de septembre. Deux autres moments forts jalonnaient le calendrier : la foire des jambons (le lundi de la semaine sainte précédant Pâques) ainsi que la foire des oies, canards et foie gras (deuxième lundi de décembre). De tous temps, les foires agenaises ne se sont pas limitées à leur seule dimension commerciale. Au début du XXème siècle, on retrouvait par exemple un théâtre, un « Palais magique », des orgues de Barbarie, des vues stéréoscopiques pour découvrir des contrées exotiques ou encore un cirque. Les archives révèlent que les accidents n’étaient pas exceptionnels. Par exemple en 1906, à Villeneuve, un nain fut tué par un ours, la bête ayant ensuite été débitée et vendue dans une boucherie-chevaline. Des courses cyclistes ou de chevaux, une course de lenteur entre la statue Jasmin et la place du Pin, des concours de fruits et légumes… Voilà le genre de joyeusetés qui caractérisaient les foires agenaises autrefois.

L’ÈRE MODERNE //

1989 marque un tournant important. Un an après l’ouverture du parc des expositions que nous connaissons aujourd’hui, la « foire nationale d’Agen » venait remplacer celle du Gravier. Ce déménagement a eu toutes les peines du monde à être accepté par les habitants qui avaient leurs habitudes. Dès 1992, les contestations après des éditions contrastées ont failli avoir raison de ce choix d’implantation jugé « coupé de la ville ». « Faut-il continuer ? », titrait la presse. Finalement, le site de la zone Agen-Sud conservera la foire et absorbera même celle du Pin en 2000. Le grand manitou de la foire du Pin, Henri Roncari, et le directeur d’Agen-Expo, Gilles André, ont estimé qu’il fallait créer un événement à l’échelle de l’Agglo, avec une dimension festive forte.

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