
Le maintien en Pro D2 arraché dans la douleur n’a rien réglé au SUA. Au contraire, la fin de saison marque le début d’un nouveau bras de fer en coulisses. Dans l’œil du cyclone : Sébastien Calvet, manager du Sporting, dont le sort est scellé par un vote inédit des joueurs. Entre fractures internes, usure morale et retour d’un ancien patron du club, tout a précipitamment convergé vers une fin de mandat anticipée.
En interne, les signaux d’alerte n’ont cessé de s’accumuler. Une communication jugée maladroite en conférence de presse et un projet de jeu perçu comme trop théorique par certains cadres. « On me dit d’aller droit dans le mur, j’y vais », lançait même William Demotte, dans une déclaration au vitriol qui en dit long sur la défiance installée dans le vestiaire à l’issue de la saison. Le management de Calvet a perdu en légitimité au fil des mois. Son double rôle manager général et entraîneur des trois-quarts après l’éviction de Barry Maddocks, a fini par l’isoler. Loin du terrain en début de saison, il s’est retrouvé à devoir tout piloter, sans relais technique solide autour de lui. Une charge écrasante, qu’il reconnaît lui-même avoir payé physiquement et moralement.
Reggiardo, un retour qui change tout

Dans ce contexte explosif, le retour certain de Mauricio Reggiardo ajoutait une pression supplémentaire. L’ancien manager, figure emblématique d’Armandie, devait être nommé directeur sportif. Officiellement, il ne s’agissait pas d’un remplacement, mais d’un renfort dans l’organigramme. Officieusement, beaucoup y voyaient déjà un futur successeur désigné.
Si Sébastien Calvet affirmait qu’il « n’y avait pas d’ambiguïté » sur la répartition des rôles, il posait aussi ses limites : il ne serait pas resté si ses prérogatives étaient rognées. Il entendait garder la main sur le projet de jeu et les choix d’effectif, là où Reggiardo, très proche du président, aurait plané sur le recrutement mais avec quel poids sur ce dernier ? Les dirigeants, usés par une saison manquée auraient pu préférer un nouveau cycle incarné par Reggiardo.
Le vestiaire vote… et tranche
Mais voilà qu’un nouvel élément s’ajoute à ce dossier déjà bien fourni. Ce lundi matin, les joueurs agenais se sont réunis au club pour un rendez-vous exceptionnel qui traînait dans l’agenda depuis deux semaines désormais. L’objectif : faire un point sur la saison écoulée, ce qui a fonctionné ou non, mais surtout sonder l’effectif dans son ensemble sur sa volonté de poursuivre ou non avec Sébastien Calvet à la tête de l’équipe. Un vote, à bulletin secret, a même été organisé. Du jamais-vu à ce niveau. Bien que certains aient tenu à défendre le technicien tarn-et-garonnais, la grande majorité des joueurs ont répondu défavorablement au maintien en poste de ce dernier. La balle est désormais dans le camp du président Fonteneau, à qui les joueurs ont remis le résultat de leur vote. Il semblerait qu’il n’ait plus d’autre choix que de couper l’herbe sous le pied de Sébastien Calvet pour finalement installer Mauricio Reggiardo à la même place. Reste à savoir comment la direction procèdera à cette séparation, alors qu’il reste deux années de contrat au manager. Et quid du staff autour ? Ce matin, des critiques auraient aussi visé les adjoints et l’encadrement de manière générale. Un scénario inimaginable il y a encore quelques mois, lorsque Sébastien Calvet, auréolé de son titre mondial avec les U20 français, reprenait les rênes du club… Mauricio Reggiardo serait alors le 18ème homme (managers et entraîneurs adjoints compris) à rentrer dans le staff du Sporting depuis… son propre départ en 2019.
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