Urbanisme : la fin du projet de l’ex-cinéma Carnot repoussé à 2026

Démolition intérieure en cours, ajustements techniques en chaîne : le projet de reconversion de l’ancien cinéma avance pas à pas. Mais l’ouverture annoncée des différents espaces commerciaux n’interviendra pas avant 2026, et non en 2025 comme espéré initialement.

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Sur le boulevard Carnot, l’ancien Cap Cinéma, muré et silencieux depuis plus de dix ans, reste ce mastodonte figé dans le paysage agenais. Mais depuis l’été 2024, les choses bougent enfin à l’angle de la rue Lafayette : les pelleteuses ont investi les lieux et la démolition intérieure est engagée. Objectif : adapter les 2 800 m² de l’immeuble aux exigences du futur locataire, Monoprix, qui prévoit d’ouvrir ses portes à l’été 2026.

Le projet, porté par le groupe Philippe Marraud et soutenu par la Ville d’Agen, prévoit bien plus qu’un simple supermarché. Trois niveaux seront consacrés à l’enseigne alimentaire (du sous-sol au premier étage), les deux suivants accueilleront une salle de sport, et un restaurant panoramique s’installera tout en haut. Seule la façade haussmannienne de l’ancien cinéma sera conservée, comme un clin d’œil au patrimoine architectural du quartier. « Nous avons commencé les travaux de démolition durant l’été dernier », détaille Jean Pinasseau, adjoint en charge de l’urbanisme. « Il s’agit de transformer en espaces commerciaux des salles de projection profondément inadaptées. »

Des freins, comme attendus…

Le choix de l’emplacement n’a rien d’anodin. Situé dans la partie basse du boulevard Carnot, le futur Monoprix est perçu comme un « commerce moteur », censé redynamiser un secteur en perte d’attractivité. Pour la municipalité, le projet est essentiel : « Ce n’est pas juste une opération immobilière, c’est une pièce centrale du puzzle de revitalisation du centre-ville. »

Mais tout ne s’est pas déroulé sans accrocs. Le chantier a subi plusieurs retards, notamment dus aux exigences des Architectes des bâtiments de France (ABF), très vigilants en raison du classement du site. La partie supérieure du bâtiment, prévue pour accueillir le restaurant, a notamment dû être revue. Autre frein inattendu : le déplacement d’un transformateur électrique situé dans le bâtiment. Initialement prévu rue Lafayette, son nouvel emplacement sera finalement rue Viala, ce qui a nécessité des travaux supplémentaires et provoqué la déstabilisation d’un immeuble voisin.

Un pari financier assumé

Sur le plan budgétaire, la Ville d’Agen a consenti un effort important. Comme l’a rappelé récemment le maire Jean Dionis du Séjour : « Le rachat du cinéma CGR a coûté 1,5 million d’euros, auxquels s’ajoutent 1,7 million pour la démolition et les fouilles. Soit 3,2 millions d’euros engagés. » En face, la municipalité espère 1,5 million d’aides de l’État via le fonds friches, ainsi qu’1,3 million d’euros issus de la vente du bâtiment. « La Ville devra donc sortir au moins 400 000 euros de sa poche, probablement un peu plus », reconnaît le maire, « mais il était impératif d’agir. »

La démolition intérieure devrait s’achever d’ici la fin de l’année 2025. Suivront les fouilles archéologiques, avant le lancement des travaux de réhabilitation. Jean Pinasseau se veut confiant : « Si tout se passe bien, l’investisseur, qui a déjà ses partenaires commerciaux, pourra confirmer définitivement son engagement. Le projet avance, pas à pas. » Monoprix et les autres commerces sont attendus à l’été 2026. Reste une inconnue : ce modèle, qui mise sur une offre qualitative et urbaine, saura-t-il séduire les consommateurs agenais ? Réponse dans un an.

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