Municipales 2026 : Sébastien Delbosq est « prêt à surprendre les plus aguerris de la politique locale »

Le leader du RN 47 et probable tête de liste sur la commune d’Agen avance avec confiance dans la préparation de ces élections municipales.

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Relativement discret en ce début de campagne, comparé à un Laurent Bruneau déjà sur tous les fronts et à Jean Dionis qui conserve la lumière de son rôle de maire, Sébastien Delbosq n’en est pas moins actif. « La priorité, ce sont les élections municipales », confie le responsable du RN 47. À la différence des scrutins régionaux ou nationaux, celui-ci implique de trouver 39 noms au sein même de la commune pour avoir le droit de concourir. Par le passé, malgré des scores élevés dans la plupart des rendez-vous électoraux, le Rassemblement national éprouvait toutes les peines du monde à compléter ses listes. Ce n’est visiblement plus le cas aujourd’hui.

Une liste déjà bien avancée

« Je pourrais facilement proposer une cinquantaine de noms mais le nombre est peu important à ce stade. J’attends volontairement car je souhaite que chaque profi l jusqu’au dernier soit une valeur ajoutée, nous assurant la plus grande diversité et le plus de compétences possibles. On ne vient pas pour faire de la figuration. On a vraiment l’ambition de faire quelque chose de très solide, qui va surprendre les plus aguerris de la politique locale », promet-il, visant rien de moins que la victoire. Le sentiment de peur ou de honte d’associer publiquement son image à celle du parti de Marine Le Pen tend à disparaître. La stratégie de communication basée sur l’incarnation de la droite « forte » et non pas de l’extrême-droite, terme désormais répudié, semble porter ses fruits. « La tendance s’est inversée. Le parti s’est normalisé et montre qu’il est apte à prendre les responsabilités, à gouverner. Les maires RN sont de plus en plus nombreux et sont systématiquement réélus haut la main. Le spectre des sympathisants s’élargit. Moi-même, j’ai longtemps été à l’UMP. Mes valeurs et mes convictions n’ont pas changé par rapport à cette période mais c’est ici qu’elles sont dorénavant défendues. Les trois quarts des personnes qui travaillent aujourd’hui avec nous ne sont pas encartés, ni au RN ni ailleurs. Cette candidature sera loin de se limiter au parti », assure Sébastien Delbosq.

Une majorité trop présomptueuse ?

Les rivaux sont prévenus et en particulier le premier édile sortant, à condition de prêter attention à cette lame de fond qui traverse progressivement le territoire. « Quand j’écoute ses sorties récentes, le maire donne parfois l’impression que sa victoire est déjà acquise. On n’a pas été pris au sérieux et c’est en partie de notre faute. Les absents ont toujours tort. Mais les choses ont changé et il ne faut pas sous-estimer ses adversaires, à droite… comme à gauche. Jean Dionis est loin d’être majoritaire idéologiquement (ndlr, l’écologiste Paul Vo Van est notamment arrivé en tête sur la commune d’Agen aux dernières législatives) et il y a beaucoup de gens déçus qui placent désormais leurs espoirs en d’autres candidatures. » Sébastien Delbosq reconnaît volontiers des qualités à l’élu centriste mais ne manque pas non plus de griefs à l’égard de sa politique : « Il a été un maire bâtisseur sur ses deux premiers mandats et a participé au développement de l’Agglo, c’est certain. Son troisième mandat est plus critiquable. Beaucoup de choses ont été faites au détriment d’Agen intra muros où l’on constate une paupérisation du centre-ville, un abandon des commerces, des festivités et de la culture. Le bilan est négatif et nécessite de revoir les priorités. » Le message est clair… La montée en puissance des deux camps d’opposition risque bien d’aboutir sur un scénario bien diff érent des précédents. La triangulaire est cette fois-ci une hypothèse largement envisageable. Même un potentiel désistement en face, au nom du célèbre front républicain, n’inquiète pas plus que cela Sébastien Delbosq, persuadé que cette recette agace les électeurs. « Le rééquilibrage des forces est nécessaire. C’est ça la démocratie. Toutes les idées, même celles que l’on combat de toutes ses forces, doivent être représentées. Sur Agen, ce sera passionnant à suivre. »

Un programme « concret et applicable »

Côté calendrier, le groupe prend son temps. « L’heure est actuellement à la préparation. On a fait des groupes de travail et on épluche ligne par ligne le budget de la Ville. On veut déterminer avec précision où sont les marges de manœuvre. On ne va pas annoncer des projets mirobolants. Notre programme sera applicable et concret, autour de plusieurs enjeux majeurs : la salubrité, la sécurité, l’attractivité du centre-ville. Il sera élargi à la question scolaire, la culture, l’entrepreneuriat, l’environnement. On est bien loin des seules thèses nationales comme certains préjugés le laissent entendre. » La constitution de la liste progresse elle aussi, avec encore de possibles renforts à venir (voir encadré ci-après). Sébastien Delbosq devrait en être le leader. « C’est une démarche collective donc c’est ensemble que cela se décide. Il est vrai, néanmoins, que je mène les réunions et cela se passe bien », admet l’intéressé. La mise en route du rouleau-compresseur est prévue pour la rentrée de septembre.

Où en est le RN en dehors d’Agen ? //

Le parti tient à assurer sa présence dans les trois premières villes du Lot-et-Garonne : Agen, Villeneuve-sur-Lot et Marmande. Pour cette dernière, c’est surtout la députée Hélène Laporte qui pilote la structuration de la liste (bien qu’elle ne la mènera pas). À Villeneuve, le problème n’est pas de trouver une tête de liste mais de choisir parmi quatre prétendants déclarés avec des profils très différents. Annick Cousin, Geoffroy Gary, Freddy Gueudin et Julien Rocamora sont tous prêts à endosser le costume. « On laisse les choses se décanter par elles-mêmes. On sera plusieurs à donner notre avis. Et si une option naturelle ne se dégage pas, ça se décidera au-dessus », indique Sébastien Delbosq. Ces chefs-lieux de circonscription ne seront pas les seules cibles du Rassemblement national 47 et de ses alliés. Un candidat à Pujols sera officiellement révélé le 13 juin prochain en présence des cadres du parti. « La conseillère départementale Annie Messina, épouse du maire sortant, nous a bien motivés à nous présenter dans le village avec ses déclarations insultantes à notre égard. Ce n’est pas comme ça que la démocratie doit s’exprimer mais dans le respect », peste Sébastien Delbosq. Le RN est également évoqué dans plusieurs autres communes : Bon-Encontre, Le Passage d’Agen, Estillac, Bias, Gontaud-de-Nogaret, Houeillès, Miramont-de-Guyenne. « Dans certains cas, ce seront des initiatives individuelles que nous appuierons dans la mesure du possible. Dans d’autres, la section sera plus active », révèle le coordinateur. Le Passage et Bon-Encontre seront des points-clés de la future campagne. « Il faut avancer de manière intelligente. Dans ces communes, nous avons la possibilité de présenter des listes qui tiennent la route. Mais il y a aussi des gens dont nous partageons la vision. Nous nous rangerons possiblement derrière eux. Par contre, ce sera donnant-donnant. Car au-delà du destin communal, ces municipales conditionneront aussi l’avenir de l’Agglo. Si nous donnons un coup de main ici, un autre sera le bienvenu ailleurs », glisse Sébastien Delbosq. Ce dernier ne serait pas contre le renfort de forces vives à Agen par exemple, pour donner plus de poids à sa liste dans la ville-préfecture…

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