Alors que le bâtiment reste un secteur à forte empreinte carbone, le BTP CFA 47 met en service un outil pédagogique inédit dans le département. Une pompe à chaleur hybride a été inaugurée mercredi 5 juin dans les ateliers agenais. Cette installation vise à familiariser les apprentis avec une technologie déjà présente sur les chantiers locaux. L’objectif : anticiper les mutations d’un métier soumis à des normes de plus en plus contraignantes. Le centre de formation s’inscrit ainsi dans une logique d’adaptation aux réalités économiques et climatiques du territoire.
Former dans le concret, ici, pour ici
Conçue pour basculer entre électricité et gaz selon les besoins, la pompe à chaleur hybride n’est pas un simple objet d’étude : elle servira directement à la formation technique. « Ce n’est pas un exercice théorique. Les jeunes vont manipuler un équipement qu’ils retrouveront ensuite sur les installations dans le département », détaille Christian Jover, directeur du CFA. Les apprentis plombiers-chauffagistes bénéficieront d’une formation directement calquée sur les exigences actuelles des installations domestiques en Lot-et-Garonne.
Dans un département où les besoins en rénovation énergétique des logements anciens sont récurrents, cette installation permet aussi de répondre à une demande locale. « On équipe les jeunes avec les outils de demain, mais surtout on les prépare à répondre aux besoins d’aujourd’hui », insiste Christian Jover. L’acquisition a été financée par l’association PG, qui défend une montée en compétence des professionnels du gaz en France.
Des partenaires nationaux
Si GRDF et l’association PG, deux entités nationales, figurent parmi les soutiens du projet, leur intervention prend un sens particulier ici. Le raccordement au réseau a été réalisé par GRDF pour permettre une exploitation réelle du système hybride. « Ce type d’équipement permet à la formation de ne pas rester hors-sol. Nous ne faisons pas de démonstration, nous faisons de l’apprentissage ancré dans les réalités techniques locales », précise Romain Ruillard, directeur de l’association PG, présent lors de l’inauguration.
Un ancrage territorial assumé
Dans les ateliers du CFA d’Agen, l’enjeu est clair : il s’agit de doter les jeunes Lot-et-Garonnais d’un savoir-faire directement mobilisable sur le terrain. « Le but, ce n’est pas d’avoir un outil pour faire joli sur une plaquette, mais bien de répondre à une réalité : les entreprises du 47 manquent de professionnels capables d’intervenir sur ces installations hybrides », tranche Christian Jover. Et d’ajouter : « Si on ne forme pas localement, on ira chercher ailleurs. » Si l’équipement est encore récent, les premiers modules de formation démarreront dès cette année, avec des retours attendus rapidement sur les premiers chantiers menés par les anciens du centre. À Agen, la transition énergétique se prépare désormais sur les bancs d’un atelier.
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