
C’est au sud du Marché d’Intérêt National d’Agen, dans une zone logistique déjà bien connue des producteurs locaux, que s’élèvera la nouvelle cuisine centrale. Un projet piloté par l’agglomération d’Agen dans le cadre d’un groupement de 19 entités , communes et CCAS confondus et confié à l’opérateur Elior, retenu après un appel d’offres serré. Objectif : produire jusqu’à 1,2 million de repas par an, soit 200 000 de plus que l’actuel équipement, jugé à bout de souffle.
Le cœur nourricier de l’Agglo
« Le MIN, c’était le choix évident : central, accessible, et au plus près des produits frais », résume Jean Dionis, président de l’agglomération d’Agen, en saluant « une logique du circuit court jusqu’à l’assiette ». Car au-delà de la performance technique (une légumerie neuve, 800 m² de surface pour 8 000 repas quotidiens), c’est bien la question de l’approvisionnement qui a fait la différence. Elior promet en effet 37 % de produits locaux dès la première année, avec une montée à 45 % dès 2030. Un engagement qui dépasse les minimas de la loi Egalim et surclasse les promesses du concurrent Scolarest.
Un investissement maîtrisé, des prix à surveiller

Si le chantier s’élève à près de 5,7 millions d’euros, ce n’est pas l’agglomération qui en assume la charge directe, mais les collectivités membres du groupement. À elles de décider si ce coût sera absorbé par les budgets municipaux… ou répercuté sur le prix des repas. À Agen, la décision est prise : « Oui, il y aura une hausse d’un euro pour chaque repas acheté. Mais elle ne se traduira pas forcément sur la facture des familles », promet Jean Dionis, également maire de la ville. Les tarifs, actuellement compris entre 1,87 € et 5,51 € selon les quotients familiaux, resteront inchangés pour les foyers les plus modestes.
Le chantier, confié à un cabinet d’architectes local, est lancé sur un rythme soutenu : ouverture prévue pour la rentrée 2026, sans marge de manœuvre. « Ce n’est pas parce qu’on joue à domicile qu’on a gagné d’avance ». D’autant que la restauration collective n’est plus un simple service public : elle devient un levier de santé, de développement durable et d’éducation au goût. D’ici là, la collectivité veut affiner son modèle. Lutte contre le gaspillage, équilibre nutritionnel, nombre de composantes dans les menus… tout est sur la table. « Nous travaillons avec les équipes pédagogiques pour faire du temps de repas un vrai moment d’apprentissage ». Mais au-delà des chiffres et des promesses, c’est dans les assiettes que la réussite du projet se jouera. Les écoliers, premiers concernés, ne liront ni les contrats ni les bilans. N’oublions pas que la cantine reste un terrain sensible, celui où se croisent les ambitions des élus, les contraintes budgétaires… et les goûts des enfants.
Laisser un commentaire