Villeneuve-sur-Lot : la halle d’Eysse amputée de son primeur mais toujours ouverte

La Belle Jardinière est en cours de liquidation, créant un vide dans le bâtiment. Cependant, le fromager et le boucher de la halle tiennent bon en espérant des jours meilleurs.

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Eysses, c’est un petit village au cœur de la ville. Un bourg charmant où il fait bon vivre et qui s’efforce de maintenir son dynamisme malgré une conjoncture pas toujours favorable. En un peu plus de deux décennies, la halle d’Eysses est devenue une véritable institution dans le quartier, et même au-delà avec des commerçants-artisans indépendants soucieux d’offrir des produits de qualité à la clientèle. Malheureusement, les temps sont durs pour les affaires et le primeur, principal poumon de la structure, en a fait les frais. La Belle Jardinière, reprise en juillet 2022 par Rodolphe Muller et François Yvart, est en cours de liquidation judiciaire après plusieurs exercices déficitaires.

« Ça fait un peu triste »

Le principal module du bâtiment a donc baissé le rideau, créant un grand vide. D’autant plus que d’autres cellules sont elles aussi désertées depuis un certain temps maintenant. « Depuis le début du mois de mai, on constate assez nettement une baisse de la fréquentation et, par conséquent, de l’activité », regrette Ludovic Vienot, gérant de la fromagerie de la halle. Lui aussi s’est installé récemment, il y a un an et demi tout juste, complétant son activité ambulante sur les marchés avec une boutique physique. « Ce qui nous a tout de suite séduit, c’est ce concept de halle. Elle ne manquait pas d’atouts avec un dynamisme certain doublé d’un grand parking gratuit. Là, ça complique sérieusement les choses », explique-t-il. Juste à côté, le boucher Jean-Michel Zielinski, en place depuis maintenant 11 ans, déplore également cette absence. « L’intérêt de la halle reposait notamment sur la possibilité de faire ses courses alimentaires au même endroit. Pour le moment, l’impact sur mes ventes n’est pas trop perceptible car on profite d’une clientèle de fidèles. Mais c’est quand même un peu triste quand on entre. Déjà que la période est relativement calme, on n’a pas trop besoin de ça… Dans le Sud-Ouest, une boucherie ferme toutes les semaines. Le renouvellement des clients peine à se faire… On n’a pas d’autre choix que de faire le dos rond. » Seul le pizzaïolo s’en sort sans encombre du fait de son offre totalement différente et de sa position ouverte sur l’avenue et non pas dans la halle.

Des commerçants encore optimistes

En dépit de cette situation délicate, Ludovic Vienot et Jean-Michel Zielinski sont loin de baisser les bras. Bien au contraire. « Notre but n’est pas de fermer mais de pérenniser. Ouvrir une boutique constituait une découverte pour nous et on compte bien la défendre aussi longtemps que possible. Pour l’instant, on arrive à maintenir un petit équilibre économique », affirme Ludovic Vienot, qui est le dernier fromager indépendant de toute la commune. Fort de ses 33 ans de métier et d’un panel de 120 fromages qu’il connaît sur le bout des doigts, il entend bien continuer à convaincre les Villeneuvois de partager un petit morceau de sa passion. Même volonté d’optimisme chez son confrère boucher. « Il y aura des jours meilleurs. Des producteurs sont venus nous voir, expliquant qu’ils étaient intéressés. Ça peut peut-être se débloquer dans les prochains mois. L’arrivée de la résidence seniors (ndlr, Domitys) un peu plus bas avec 109 logements pourrait aussi nous apporter une clientèle nouvelle. » La belle histoire de la halle d’Eysses est loin d’être terminée malgré ce coup dur !

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