Nouveaux effectifs et leviers d’action : les renforts pour la sécurité de Villeneuve-sur-Lot dévoilés

La préfecture et la direction interdépartementale de la Police nationale ont levé le voile sur des mesures à court et moyen terme concernant la circonscription de Villeneuve.

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Une présence policière accrue en ce début d’été //

Suite au règlement de compte qui a causé un mort jeudi 3 juillet, il fallait marquer le coup. Dès le week-end, de nombreux policiers ont été déployés dans la bastide afin de rassurer. La Brigade anti-criminalité d’Agen (BAC) a assuré une présence appuyée, soutenue par des équipages BAC de Bordeaux et Périgueux. Une quarantaine d’agents au total ont été engagés ainsi qu’une vingtaine de véhicules. Près de 80 personnes ont été contrôlées (sans interpellation à la clé). « Il était important de montrer aux délinquants comme à la population que la police est présente, de manière à sécuriser la bastide », insiste le préfet Daniel Barnier. Ce dernier annonce déjà des « opérations lourdes » dans les prochaines semaines, toujours grâce à des renforts extradépartementaux.  

Des effectifs supplémentaires pérennes : un GSP et un OPJ //

Les Villeneuvois et leurs élus n’attendent pas uniquement des mesures conjoncturelles. Ce que l’État semble entendre. « Il ne faut pas seulement réagir à l’émotion du moment mais répondre de manière structurelle », confirme le préfet. Dans le détail : la circonscription de Villeneuve comptait 76 policiers en 2024. Ils ont récemment été complétés par 3 auxiliaires supplémentaires. Mais ce n’est pas tout.

« J’ai demandé au ministère, et obtenu, la création d’une nouvelle unité à Villeneuve-sur-Lot : le Groupe de sécurité de proximité (GSP) », précise Daniel Barnier. Il sera composé de 3 agents, dont 2 nouvelles recrues. LE GSP se place comme une force intermédiaire entre la Police-secours et la BAC. Son périmètre sera uniquement le cœur de bastide. « Ces fonctionnaires peuvent être en uniforme ou en civil selon leurs missions. Ils seront à la fois chargés d’assurer une présence visible sur le terrain pour prévenir la délinquance mais aussi de traiter le flagrant-délit et de procéder à des interpellations », détaille Dominique Lasserre-Cussigh, directrice interdépartementale de la Police nationale. Leurs horaires seront calqués sur ceux des délinquants, donc plutôt en fin de journée – nuit. Le GSP pourra encore être renforcé à la fin de l’année. Le commandant Jurkowski, à la tête du commissariat de Villeneuve, y voit « une unité clé » dans son service. En complément un officier de police judiciaire (OPJ) devrait être affecté de nuit à Villeneuve, rendant ainsi un certain nombre de procédures beaucoup plus rapides. Le chiffre global de 81 policiers (hors BAC) est jugé « tout à fait dans la norme des circonscriptions de même taille », selon Dominique Lasserre-Cussigh.

De nouveaux leviers d’action administratifs //

L’actualité villeneuvoise tombe à un moment où les pouvoirs du préfet s’étendent dans le cadre de la loi « narcotrafic » du 13 juin. De nouvelles dispositions que Daniel Barnier va mettre en œuvre pour « agir plus efficacement » : 

– procéder à la fermeture administrative immédiate de tout établissement et local commercial où la police identifie un trafic

– prononcer une « interdiction de paraître sur des points de deal » au risque de sanctions pénales fortes

– évacuer immédiatement des squatteurs ayant pénétré illégalement dans un logement si le propriétaire effectue un signalement

– saisie du juge pour résilier le bail et expulser le locataire d’un logement social si l’usage des locaux trouble l’ordre public

Les chiffres et l’analyse de la délinquance villeneuvoise //

« Malgré ces évènements récents, Villeneuve-sur-Lot n’est pas une ville particulièrement délinquante. Les indicateurs ne montrent pas une délinquance exponentielle, comme dans d’autres communes. Au premier semestre 2025, on enregistre même une diminution de 12% des faits de délinquance. Le taux d’élucidation est en augmentation pour atteindre 55% », indique Daniel Barnier. Un bilan difficilement entendable dans le contexte, ce qui pousse le préfet à nuancer : « Il n’en demeure pas moins que la bastide pose des problèmes spécifiques. Il y a une marginalisation d’une partie de la population qui débouche sur des comportements de recours à la violence pour résoudre des conflits, sur fond de consommation d’alcool et de stupéfiants. » À voir donc si les mesures prises vont permettre de résoudre ces problématiques. Pour le député Guillaume Lepers, « ce n’est presque pas juste ce qui arrive à Villeneuve-sur-Lot. On oublie très vite les bons chiffres avec les actes violents. Villeneuve est une belle ville, qui reste tranquille. Ça me fend le coeur de voir en une journée son image être noircie et les efforts des policiers voler en éclats. » 

Des élus satisfaits mais vigilants //

Le maire Gérard Régnier et son prédécesseur-député Guillaume Lepers se sont dit « contents » des annonces des représentants locaux de l’État, tout en rappelant les actions municipales déjà menées et qui sont censées participer à l’amélioration de sécurité : doublement des effectifs de police municipale avec brigade de nuit, lutte contre l’habitat indigne, requalification urbaine, politique de la ville… Reste maintenant « un combat de tous les jours » pour garantir de nouveaux renforts opérationnels et un travail parlementaire pour élargir le statut et les compétences des policiers municipaux.

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