Ce dispositif estival qui pourrait sauver les fermes du Lot-et-Garonne

Dans un département où l’agriculture structure encore l’emploi et les paysages, la Fondation de France Sud-Ouest soutient AlterFixe47, un projet inédit pour accompagner la transmission des exploitations agricoles.

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En dix ans, 1406 fermes ont fermé dans le Lot-et-Garonne. Le chiffre est sec, lourd, et souligne l’urgence : si rien n’est fait, la dynamique agricole locale continuera de s’éroder. C’est dans ce contexte qu’est né AlterFixe47, un dispositif soutenu par la Fondation de France Sud-Ouest, qui entend organiser la rencontre entre celles et ceux qui arrêtent et celles et ceux qui souhaitent commencer.

Un modèle agricole à réinventer

Le constat est clair : d’ici 2030, la moitié des agriculteurs partiront à la retraite. « La solution la plus simple, c’est de vendre aux voisins, ce qui favorise l’agrandissement et l’industrialisation », analyse Ariane Lacadieu, coordinatrice départementale d’AlterFixe. La conséquence est visible : des fermes désertées, des paysages transformés, et des villages qui se vident. La difficulté tient aussi au renouvellement : « Il y a des porteurs de projets, mais pas assez. » Pourtant, la demande existe, en témoigne la situation de Lucas Wafflart et de sa famille (voir article ci-contre). Et l’enjeu n’est pas seulement agricole : il touche à la santé, au paysage, à l’économie locale. Le Lot-et-Garonne, où 13 % des emplois dépendent encore de l’agriculture, ne peut pas se permettre de voir ses terres disparaître sans réaction.

Préparer l’avenir sur des bases écologiques

Le projet s’ancre également dans une vision agroécologique. « On a choisi des fermes et des intervenants engagés dans des pratiques agricoles régénératives », insiste la coordinatrice. Discussions sur le chanvre, l’éco-construction, la laine ou encore les filières végétales s’insèrent dans cette dynamique tournée vers des modèles durables. La Fondation de France Sud-Ouest soutient ce dispositif comme une réponse locale à une crise nationale. Face à la disparition des fermes, AlterFixe47 tente de maintenir les terres accessibles et vivantes. Pour le Lot-et-Garonne, c’est peut-être un levier décisif pour que l’agriculture de demain ne se résume pas à des hectares sans humains.

Le camp d’été de Marmande : immersion et transmission

Du 18 juillet au 1er août, un camp d’été s’installe à Marmande. Pendant deux semaines, une quinzaine d’agriculteurs ouvriront leurs portes à de futurs repreneurs. « On ne pensait pas que les exploitants viendraient d’eux-mêmes, mais le bouche-à-oreille a suffi », souligne Ariane Lacadieu. Sur place, visites de fermes, élaboration de scénarios de reprise, discussions collectives et échanges avec les cédants rythmeront les journées. En parallèle, des temps ouverts au public permettront aux citoyens de mieux comprendre les enjeux liés à l’installation et à la transmission. Pour Ariane Lacadieu, c’est un espace « d’apprentissage réciproque », où chaque partie peut ajuster ses attentes et son projet.




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