Histoire : un jalon de la mémoire pour ne jamais oublier les déportés d’Eysses

Suite au travail de l'association la Mémoire en chemin, une boîte noire interactive a été posée à Villeneuve-sur-Lot. Elle relate les atrocités commises par la division SS Das Reich.

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« Un parcours de feu et de sang », c’est ainsi qu’est qualifié l’itinéraire de la division SS Das Reich en 1944. Sur plus de 400 km dans le Sud-Ouest, cette unité a multiplié les atrocités. Quelques jours avant de perpétrer le massacre d’Oradour-sur-Glane, elle a sévi à Villeneuve-sur-Lot. Le 30 mai de cette année noire, 1200 résistants ont été déportés de la prison d’Eysses direction Dachau en passant par la gare de Penne d’Agenais. Près de 400 d’entre eux ne reviendront jamais de cet enfer.

Pour que cette histoire ne soit jamais oubliée, l’association La Mémoire en chemin, présidée par Maurice Caumières, a créé « un chemin de mémoire », reliant tous les sites martyrisés par la division Das Reich. Celui-ci se matérialise notamment par de petites boîtes noires, en lave émaillée. Elles sont disposées au pied des stèles et des monuments commémoratifs. Un exemplaire, conçu en partenariat avec l’Association nationale pour la mémoire d’Eysses, vient d’être inauguré à Villeneuve. Alain Rousset, le président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine qui subventionne cette belle initiative, était notamment présent.

Un musée numérique accessible à tous

L’objet, aussi intrigant soit-il, n’a pas une vocation décorative mais pédagogique. Il renferme, derrière un QR Code prêt à scanner, un pan de « notre mémoire collective ». Ce portail numérique rend « l’histoire accessible à tous », comme le souligne le maire Gérard Régnier. Il conduit tout droit vers un film d’animation narrant les évènements du printemps 1944 et vers un site, actuellement en cours de construction, révélant des témoignages, des images d’archives et de la documentation à destination des jeunes. Un musée 2.0, en quelque sorte.

Plus jamais ça

« Plus jamais ça, disait-on. Aujourd’hui, en a-t-on vraiment fini avec ces exactions quand on voit par exemple les crimes contre l’humanité qui ont cours à Gaza ? Nous avons du travail pour réveiller les consciences afin que ce « plus jamais ça » devienne enfin une réalité. Ces outils, en racontant cette histoire, doivent nous prémunir des barbaries à venir. Je crois en la légende du petit colibri qui se bat, goutte par goutte, contre l’incendie qui ravage la forêt. La petite boîte noire fera sa part pour conserver notre mémoire », estime Jean-Claude Laulan, représentant de l’Association nationale pour la mémoire d’Eysses. Alors que le monde semble plus déstabilisé que jamais, cette démarche mémorielle s’impose comme une nécessité aux yeux des élus de tous bords.

Les associations ont encore le cœur à l’ouvrage pour que chacun des 72 sites bénéficie d’une de ces boîtes noires. En Lot-et-Garonne, la division SS Das Reich a sévi dans près d’une trentaine de villes et villages.

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