Sport : la Villeneuvoise Éléa Aubert championne du monde d’Ultra combiné

« Plus vite, plus haut, plus fort. » La devise des Jeux olympiques modernes s’applique parfaitement à la discipline de l’Ultra combiné. Vous connaissiez le décathlon, où brille Kevin Mayer ? Eh bien rajoutez encore quatre épreuves supplémentaires, pour un total de 14, et vous obtenez l’Ultra combiné*. À ce jeu-là, la meilleure de la planète est villeneuvoise. Elle s’appelle Éléa Aubert, elle a 30 ans, et vient de remporter le titre suprême aux championnats du monde qui se sont déroulés à Besançon les 12 et 13 juillet. Une incroyable « perf’ » pour la jeune femme qui s’entraîne au Stade villeneuvois athlétisme.

Pour mesurer l’ampleur de l’accomplissement, il faut regarder le menu concocté par l’organisation. Six courses à plat (100, 200, 400, 800, 1500 et 3000 mètres), trois courses de haies (100, 200 et 400 mètres), du saut en hauteur et en longueur ainsi que des lancers de poids, de javelot et de disque. Tout ça en l’espace de deux jours… 

Alors au moment d’accrocher la médaille d’or autour de son cou, la jeune femme avait de quoi être fière d’elle puisqu’elle a battu le gratin français, américain, britannique, allemand, belge et suédois de la discipline, en plus de fracasser le record de France.

La Villeneuvoise a pris la tête du classement d’entrée de jeu avec le 100 mètres haies. « J’adore les haies, sourit-elle. C’est là que je marque le plus de points. Plus que la position à l’arrivée, c’est l’écart avec les concurrentes qui est important. » De manière générale, elle s’est montrée hégémonique sur les sprints grâce à son profil plutôt explosif. « Sur les lancers, où je suis moins à l’aise, j’ai su limiter la casse. »

« Une magnifique aventure » 

Au final, elle en garde de magnifiques souvenirs. « C’était vraiment génial, une magnifique aventure avec beaucoup de soutien de la part de mes proches », se remémore-t-elle avec encore quelques étoiles dans les yeux et dans la voix. La victoire est d’autant plus belle qu’elle couronne de longs mois d’une mise en condition très intense, avec l’aide de son coach et de sa kiné. « Au-delà du rythme sportif quotidien, j’ai suivi une préparation très spécifique au cours des 4-5 derniers mois avec de la muscu, de la prépa mentale, un vrai effort sur la nutrition et la récupération. Je me suis aussi entraînée sur chaque épreuve individuellement avant de les enchaîner dans le bon ordre pour m’habituer au rythme et à la fatigue graduelle », raconte Éléa. À raison de deux séances par jour six fois dans la semaine, elle a pu aller au bout de son rêve. Ses sponsors locaux, dont la boutique agenaise Rrunning, ont aussi participé à rendre ça possible.

De nouveaux défis sportifs et professionnels

Les regards se tournent maintenant vers la prochaine étape. « Les mondiaux indoor se dérouleront en avril prochain à Helsinki en Finlande. Je commence la recherche de partenaires avant de lancer véritablement ma préparation en novembre », explique-t-elle. Pour défendre son titre, il faudra attendre quatre ans… Mais peut-être que ces championnats se dérouleront à Villeneuve, sait-on jamais. « On avait déjà essayé d’organiser l’édition 2025 ici mais avec les travaux du stade, c’était trop incertain. Heureusement, c’est Besançon qui a accueilli la compétition car l’autre ville pressentie était Boston aux États-Unis. Ça n’aurait pas été le même voyage ni les mêmes coûts… » Car il faut le rappeler, l’Ultra combiné et même l’athlétisme en général ne rémunèrent pas l’immense majorité des sportifs. C’est pourquoi Éléa travaille à côté. Elle a notamment créé son propre cabinet de coaching mental, pour améliorer ses performances sportives, perdre du poids ou encore retrouver confiance en soi. « Je pense avoir prouvé que ça marche ! », glisse-t-elle malicieusement.  

*L’Ultra combiné propose deux formats officiels, un tétradécathlon féminin (14 épreuves) ainsi qu’un icosathlon féminin et masculin (20 épreuves). Éléa Aubert était engagée sur le tétradécathlon.