
À quelques pas du centre-ville d’Agen, la cité Rodrigues vit depuis plusieurs mois au rythme des marteaux-piqueurs et des engins de chantier. Ce quartier, emblématique du logement social des années 60, est aujourd’hui au cœur de la plus grande opération de réhabilitation jamais menée par Agen Habitat. Coût total : 20 à 23 millions d’euros, selon les dernières estimations.
« C’est un chantier hors norme, à tous points de vue », confiait le bailleur social. « Ce n’est pas seulement une question de mise aux normes. Il s’agit de redonner vie à un ensemble vieillissant, tout en respectant les contraintes économiques, techniques, et surtout humaines. » Construits il y a plus de 60 ans, les 340 logements n’avaient jamais bénéficié d’une rénovation d’envergure. Toitures dégradées, isolation inexistante, installations électriques obsolètes… La vétusté n’était plus à démontrer dans ces lieux où « l’hiver, on grelotte. et l’été, c’est un four ».
Isolation, désamiantage, et énergie verte

L’essentiel du programme vise à améliorer la performance énergétique des bâtiments, actuellement classés en catégorie E. Isolation par l’extérieur, remplacement des chaudières par des modules thermiques raccordés au réseau de chaleur urbain, installation de VMC, changement des portes palières… Le tout, sans évacuer les résidents. Un pari complexe. À cela s’ajoute un vaste chantier de désamiantage. « On a découvert des quantités d’amiante plus importantes que prévu dans les combles », résumait Lucas Blaret, conducteur de travaux pour ETC. En tout, près de 330 tonnes de matériaux contaminés doivent être évacuées, avec toutes les précautions que cela implique.
Malgré ces aléas, le calendrier reste sous contrôle. « Nous sommes à environ 30 à 35 % de l’avancement global, et la date de fin reste fixée au 31 mars 2026 ». Un objectif impératif pour bénéficier des 3,7 millions d’euros de subventions d’État. En parallèle, la mairie et l’Agglomération d’Agen apportent chacune un million d’euros au projet.
Initialement, l’installation d’ascenseurs dans les immeubles de quatre étages avait été évoquée. Mais le rêve s’est heurté à la réalité financière. « Ce poste à lui seul aurait alourdi la facture de 5 millions d’euros. On ne pouvait pas suivre », admettaient les élus municipauxr. À défaut de montées mécaniques, les façades, elles, changent radicalement. Teintes claires, touches colorées, fin du béton brut : la cité se prépare à tourner la page des années 60. « Les bâtiments seront renommés. On pense à des noms de fleurs ou de villes européennes. Cela participera à l’image de renouveau. »





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