
Dans un monde où le dérèglement climatique et ses effets s’accentuent, la protection de l’environnement devient un sujet de plus en plus prépondérant. Des enquêtes d’opinion montrent que 92% des Français souhaitent renforcer les actions en ce sens et 79% estiment que la police de l’environnement devrait procéder à plus de contrôles*. Cela tombe bien, c’est justement l’objectif de l’Office français de la biodiversité (OFB). L’organisme vient de signer un protocole tripartite avec la préfecture de Lot-et-Garonne et le service du procureur de la République d’Agen Olivier Naboulet.
« Cette convention sert de cadre pour gagner collectivement en cohérence et définir la bonne réponse administrative ou pénale. Ce cadre est sécurisant pour nos agents », explique Emmanuel Didon, directeur régional de l’OFB. Ce que corrobore le préfet Daniel Barnier : « Pour que ces politiques soient efficaces, il faut mettre en œuvre de manière harmonisée toute la chaîne de prise en compte des infractions entre la police administrative et la police judiciaire. »
Entre dialogue et conflit avec les agriculteurs

À l’heure actuelle, le service départemental de l’OFB, sous la supervision de Jérôme Auplat, peut s’appuyer sur un groupe de 11 agents opérationnels, contre 8 l’an passé. Théoriquement, les effectifs pourraient même grimper à 14 agents, mais ça, c’est une autre histoire. Concrètement, les différentes patrouilles (en binôme la journée et trinôme la nuit) sont susceptibles d’intervenir sur toutes sortes d’atteintes à l’environnement. D’un territoire ou d’une saison à une autre, les enjeux ne sont pas toujours les mêmes. « En Lot-et-Garonne, la question de l’eau est essentielle, que ce soit au niveau de la pollution par les produits phytosanitaires, les prélèvements en période de sécheresse ou les travaux sur les cours d’eau », développe Emmanuel Didon. Vous l’aurez compris, les agriculteurs sont ici les grands protagonistes, et potentiellement les principaux contrevenants à la réglementation en vigueur. Les relations tournent parfois au rapport de force. En avril 2024, l’initiative d’un agriculteur pour curer un fossé (ou un cours d’eau selon le point de vue) pour protéger sa parcelle d’un trop-plein d’eau avait provoqué une verbalisation de l’OFB. La Coordination rurale avait alors décidé de se rendre au siège de l’Office à Clairac pour afficher leur colère, intimidant les agents et dégradant les locaux. Des « faits graves et intolérables » qu’a rappelé le procureur Olivier Naboulet. Sans tomber dans le laxisme, l’objectif est de renouer le dialogue et privilégier la prévention/sensibilisation. « Nous devons travailler en amont avec le monde agricole. Je crois en la pédagogie. À la fin du mois de septembre, nous allons rencontrer la nouvelle gouvernance de la Chambre d’agriculture. L’État sera là pour accompagner et aider, à condition bien sûr que la loi soit respectée », déclare le préfet. À chaque fois, la « remise en état » par l’usager sanctionné constitue une priorité.
Chasse, trafic d’animaux et feux de forêt
La sécurité à la chasse, la circulation motorisée dans les espaces naturels, le trafic d’animaux (de la faune locale ou des espèces exotiques) et même certains types de dépôts sauvages sont autant d’autres sujets sur lesquels les agents de l’OFB se mobilisent au quotidien, et ce partout en Lot-et-Garonne. Cet été, ils ont été particulièrement vigilants pour que les arrêtés relatifs au risque accru de feux de forêt soient bien compris et appliqués. « L’homme se doit d’être le gardien de la nature, non son propriétaire », cite Daniel Barnier.
L’activité de l’OFB en quelques chiffres clés //
Depuis le début de l’année 2025, 43 procédures judiciaires ont été engagées et 35 procès-verbaux électroniques dressés. C’est déjà plus qu’au cours de l’année 2024 dans son ensemble.
660 chasseurs, 293 pêcheurs, 183 usagers des milieux forestiers, 15 détenteurs de faune sauvage ont été contrôlés
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