Depuis le 1er octobre, le Centre d’information et de commandement (CIC) d’Agen ne dort plus. Après une première phase de fonctionnement en journée depuis janvier 2024, la structure est désormais opérationnelle jour et nuit. Une évolution que les autorités locales présentent comme un tournant décisif dans la modernisation des outils de sécurité du département. Installée au deuxième étage du commissariat d’Agen, cette cellule est désormais le véritable cerveau opérationnel de la police sur le territoire, gérant l’ensemble des appels d’urgence via le 17, tout en coordonnant en temps réel les patrouilles sur le terrain. « On parle d’un bond qualitatif dans la gestion des interventions, grâce à des opérateurs dédiés uniquement à cette mission », confient les forces de l’ordre, en pleine présentation du dispositif.
Fluidifier les interventions
Avant l’extension nocturne du CIC, les appels passés en soirée ou la nuit étaient traités directement par les agents en poste, qui devaient jongler avec d’autres responsabilités comme les gardes à vue ou l’accueil des victimes. Cette nouvelle organisation vise justement à recentrer chacun sur son cœur de métier. « Le traitement des appels et la coordination radio sont désormais assurés par une équipe formée spécifiquement à ces tâches. Cela permet aux policiers de terrain d’agir plus efficacement, avec un lien direct et constant avec la salle de commandement », ajoute la directrice interdépartementale de la police nationale, Dominique Lasserre-Cussigh. Avec deux équipages Police-Secours et jusqu’à deux brigades anticriminalité prêtes à intervenir la nuit sur Agen, Le Passage, Boé et Bon-Encontre, la chaîne décisionnelle se veut plus réactive que jamais.
Un outil pensé pour la performance
Le commandant François Lorenzato, instigateur du projet, souligne que cette professionnalisation du CIC n’est que le début d’un plan plus vaste. À terme, c’est l’ensemble du département qui devrait être connecté à cette plateforme unique de coordination, alors que Villeneuve-sur-Lot fonctionne encore de façon indépendante. Les opérateurs en poste ont été choisis sur la base du volontariat, un gage d’implication pour l’encadrement. Ils seront bientôt rejoints par de nouveaux collègues formés à la gestion d’appels, tandis que les premiers initiés bénéficieront du logiciel « Pégase 2 ». Cet outil permettra de localiser en temps réel les patrouilles, tout en assurant un suivi numérisé des interventions, du premier appel jusqu’à la clôture de l’affaire.
De quoi satisfaire le préfet de Lot-et-Garonne, Daniel Barnier, qui salue « une étape essentielle dans le renforcement de l’opérationnalité de la police ». Le projet a bénéficié d’un soutien marqué de l’État, notamment par le renfort de 16 policiers supplémentaires cette année. Les premiers résultats ne se sont pas fait attendre : les chiffres montrent une baisse « significative » de la délinquance sur le territoire, notamment une réduction de 36 % des vols de véhicules et de 26 % des violences physiques. Le taux d’élucidation des enquêtes a lui aussi progressé, passant de 26 % à 38 %.
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