Célébrer les diplômés au cours d’une grande cérémonie est souvent l’apanage des écoles de commerce, elles-mêmes inspirées des canons américains. Mercredi 22 octobre au centre culturel François-Mitterrand à Boé, point de mortier* lancé en l’air, point de robe aux couleurs d’un établissement, mais des tonnerres d’applaudissements pour des jeunes ayant réussi à décrocher un sésame national, du brevet des collèges jusqu’aux études supérieures. Ils étaient 81, âgés de 15 à 21 ans, à recevoir les honneurs du Conseil départemental de Lot-et-Garonne. Leur point commun ? Avoir été accompagnés par l’aide sociale à l’enfance (ASE). « Si nous en sommes à la quatrième édition de Réussite 47, c’est une preuve que le pari que nous avons fait en 2022 est gagnant. Ce pari était un engagement de notre part de donner les moyens de réussir son projet en allant chercher un diplôme, une formation qualifiante ou un certificat d’aptitude. Chacun des lauréats a fait preuve d’une volonté tenace pour parvenir au but qu’il s’était fixé bien que le chemin ayant conduit jusqu’ici n’ait pas été forcément facile. Ces victoires sont aussi celles de l’ensemble des équipes accompagnatrices : les éducateurs, les formateurs ou les référents », déclare Sophie Borderie, présidente du Département. Ces parcours de vie semés d’embûches n’ont pas altéré la détermination de ces jeunes à se construire un bel avenir. C’est le cas d’Antoine, 15 ans : « Je suis placé depuis mes 12 ans. Je vis actuellement au lieu de vie et d’accueil du Petit Séguret à Nérac et je suis en seconde professionnelle Transition numérique énergétique (TNE) après avoir obtenu mon brevet des collèges. J’en suis fier. Et comme je suis quelqu’un de curieux, je suis motivé à l’idée d’apprendre et découvrir pour avancer un peu plus chaque jour. »
Le rôle du CJPE
Dans cette quête d’émancipation par la réussite scolaire, un dispositif nouveau a joué un rôle important : le Conseil des jeunes de la Protection de l’enfance (CJPE). Le CD 47 l’a mis en place en 2023. Son objectif : « Garantir aux enfants bénéficiaires d’une mesure à l’aide sociale à l’enfance le droit de s’exprimer et de participer aux décisions qui les concernent ». En plus de rendre le fonctionnement des instances encore plus efficient, cette expérience participative a conduit les jeunes à échanger davantage entre eux, à gagner en confiance, à oser tout simplement. Autant d’étapes décisives pour construire son parcours et non pas le subir.
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