Economie : le ton monte face à la délocalisation prévue de 74 emplois chez Ultra Premium

La décision du groupe Inspired Pet Nutrition (IPN) de transférer 74 emplois d’Agen vers la Bretagne provoque l’indignation des autorités locales. Elles exigent des garanties sociales et financières pour les salariés et le territoire.

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©Photo Ultra Premium Direct

L’annonce est tombée comme un choc dans l’Agenais. L’Agglomération d’Agen et la Chambre de commerce et d’industrie de Lot-et-Garonne ont exprimé leur « profonde inquiétude » après avoir appris que 74 postes de Natura Plus Ultra Pet Food, créateur de la marque Ultra Premium, seraient prochainement délocalisés en Bretagne. Une décision prise par le groupe britannique Inspired Pet Nutrition (IPN), nouveau propriétaire du site, qui impacterait donc plus de la moitié des salariés du site lot-et-garonnais (150 au total).

Selon les premières informations relayées par les deux institutions « ce ne sont pas seulement des postes de production qui sont visés : plusieurs fonctions supports seraient également concernées », alertent-elles dans un communiqué commun. Une perspective qui laisse craindre un plan de restructuration plus large, au point de jeter « un doute sérieux sur les intentions réelles du groupe quant à l’avenir du site agenais ».

Des exigences financières pour le territoire

Pour l’Agglomération et la CCI, la décision d’IPN est d’autant plus incompréhensible que l’entreprise agenaise est vue comme « l’une des réussites industrielles et technologiques du territoire ». Elles rappellent que, grâce à Ultra Premium, la marque s’est imposée « comme un fleuron dans le secteur de la nutrition animale ». Son développement rapide, soulignent-elles, rend « encore plus incompréhensible et difficile à accepter » ce choix de délocalisation. Les conséquences sociales s’annoncent lourdes pour les salariés dont le poste doit être transféré à plus de 600 kilomètres. Pour la grande majorité d’entre eux, une telle mobilité apparaît impossible, la vie familiale et professionnelle étant implantée à Agen.

Face à cette situation, les institutions locales posent deux exigences à IPN : que l’entreprise « assume pleinement sa responsabilité sociale en finançant le retour à l’emploi de tous les salariés : formation, reconversion, accompagnement renforcé… au-delà des seules indemnités légales » ; que le groupe « contribue financièrement au préjudice causé au territoire, en particulier aux sous-traitants et partenaires économiques locaux dont l’activité sera directement impactée par cette décision ».

Elles affirment attendre d’IPN « un engagement financier à la hauteur de la violence sociale imposée à nos concitoyens ». Il ne saurait être question, insistent-elles, « d’un simple retrait sans considération pour les salariés, ni pour un territoire qui a soutenu et accompagné l’entreprise durant de nombreuses années ».

Dans le même temps, l’Agglomération d’Agen et la CCI annoncent leur participation à une cellule de retour à l’emploi pilotée par l’État, aux côtés de Sud Management RH et d’Agglo Emploi. L’objectif : analyser chaque situation individuelle et proposer un accompagnement personnalisé pour accélérer la réinsertion professionnelle. « L’Agglomération et la CCI resteront pleinement mobilisées, aux côtés des personnes licenciées et des acteurs économiques locaux impactés, pour atténuer les conséquences de cette restructuration et défendre l’avenir du site agenais », concluent Jean Dionis, président de l’Agglomération d’Agen, et Frédéric Pechavy, président de la CCI de Lot-et-Garonne.

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