RC Vannes – SU Agen : bonne ou mauvaise blague ?

Le SUA aborde le dernier bloc de l’année avec un défi de taille : retrouver maîtrise et constance avant Noël, face à un calendrier exigeant qui commence par la redoutable défense de Vannes vendredi à 21h.

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La Rétrospective //

Ce deuxième bloc commencé mi-octobre avait tout du test de solidité, et il a surtout rappelé combien l’équilibre agenais reste fragile. Après un départ plein d’allant face à Brive, le SUA s’est vite retrouvé empêtré dans une série de matchs brouillons, où l’envie n’a pas toujours compensé le manque de maîtrise. À l’extérieur, les Agenais n’ont jamais réellement trouvé la bonne carburation : trop de temps faibles à Biarritz, trop peu de continuité dans l’impact et, surtout, cette sensation de ne jamais réussir à reprendre la main une fois le fil du match perdu. À Armandie, où le Sporting avait construit l’essentiel de sa confiance, la chute face à Oyonnax a fait plus que tache : elle a fissuré une invincibilité qui servait jusque-là de socle mental. Le dernier quart d’heure, concédé dans la précipitation et l’indiscipline, a ravivé de vieux souvenirs, ceux de rencontres basculées au moment où Agen devait au contraire imposer son calme. On a vu un groupe volontaire, mais souvent en décalage tactique, hésitant entre ambition offensive et nécessité de fermer la porte. Reste que le bloc n’est pas une catastrophe comptable, loin de là : les points ont été pris à domicile, les intentions demeurent, et les fondations du début de saison n’ont pas disparu. Mais le SUA s’est mis un bâton dans les roues, ralentissant par rapport à ses concurrents tout en ouvrant la porte à quelques doutes.

La Décla //

« On s’est clairement manqué en seconde période. On avait le match en main, il suffisait de rester dans notre cadre, d’occuper le terrain et de continuer à jouer simple. Au lieu de ça, on a voulu relancer dans des zones où il ne fallait pas, et on s’est mis tout seuls dans la difficulté. Ils marquent, on doute, et plus les minutes passent, plus on perd en solidité. Je pensais vraiment que notre banc apporterait davantage, alors qu’en face, le leur a fait basculer le match. Comptablement, on reste à +5 au classement, donc tout n’est pas à jeter. Mais il ne faut pas se mentir : ce deuxième bloc est moyen. On fait un gros match contre Brive, et derrière, quatre prestations trop faibles. À Biarritz, on ne maîtrise rien : contre Oyonnax, on manque de lucidité et d’intelligence dans les moments clés. À 23-10, en supériorité, on doit fermer la boutique et finir le travail. Ce soir, on perd un match qu’on n’a tout simplement pas le droit de laisser filer. » – Mauricio Reggiardo, manager du SU Agen, après la réception d’Oyonnax

Le Top // Armandie répond toujours présent

Si le terrain souffle parfois le chaud et le froid, les tribunes, elles, restent d’une fidélité inoxydable, avec une affluence moyenne qui dépasse allégrement la barre des 6 400 spectateurs sur ce début de saison. Le pic fut atteint lors de la venue de Brive, comptant presque 9 000 personnes serrées dans les travées. Par rapport à la même période l’an dernier, le stade a gagné en fréquentation aux alentours de 6000 spectacteurs comptabilisés à la même période). Les résultats sont évidemment pour beaucoup la raison de ce regain d’affluence, au sein de cet Armandie qui peut accueillir jusqu’à 10 500 places assises.

Le Flop // La sanction qui tombe mal

Le carton rouge de John Madigan à Biarritz, le 7 novembre dernier, continue de peser lourd sur les épaules agenaises. Avec trois semaines de suspension, le deuxième ligne laisse le SUA se débrouiller sans l’un de ses moteurs dans le combat, un manque qui tombe à l’aube du dernier bloc de l’année, qui s’annonce déjà relevé. Le seconde ligne manquera Vannes et Provence, deux étapes où la densité dans l’axe est essentielle. Pour un groupe qui cherche à retrouver maîtrise et constance, devoir réajuster encore une fois la rotation en deuxième ligne ressemble à un handicap dont Agen se serait volontiers passé. Sans oublier qu’Agen devra une nouvelle fois composer sans son capitaine Arnaud Duputs, commotionné contre Oyonnax.

Le Chiffre // 8

C’est la moyenne de points glanés par le SUA lors du dernier bloc de l’année sur les quatre dernières saisons. Un chiffre qui en dit long. Agen termine rarement l’automne en roue libre, mais parvient presque toujours à grappiller suffisamment pour rester dans le bon wagon. Dans le détail, le Sporting a déjà signé deux blocs solides à 10 unités (2021-2022 et 2024-2025), encadrant deux exercices beaucoup plus timides à 6 points (2022-2023 et 2023-2024). A noter que les blocs sont constitués soit de quatre ou cinq matchs, ce qui peut fausser plus ou moins la moyenne mais reflète bien tout de même la réalité de la période. Ce serait toutefois un beau cadeau pour le SUA de s’offrir plus de 8 points lors des quatre derniers matchs avant Noël.

La Projection //

Désormais, le défi est clair pour les hommes de Mauricio Reggiardo : retrouver la maîtrise qui faisait leur force, recoller les morceaux et repartir dans la bonne direction avant que la dynamique ne s’effiloche complètement. Mais le prochain adversaire des Suavistes ne rendra pas la tâche plus facile. Ce vendredi, Agen se déplace en effet chez le leader de Pro D2, Vannes, invaincu à La Rabine et auteur de sept victoires en huit rencontres. Après plusieurs semaines où le staff agenais a envoyé des équipes remaniées aux quatre coins de la France, la question se pose : récidiveront-ils cette fois ? La réponse favorable semble peu probable, d’autant que la coupure d’une semaine et l’impératif de marquer les esprits à l’extérieur imposent un engagement total. C’est aussi un vrai choc d’état d’esprit : d’un côté, l’une des meilleures défenses du championnat, de l’autre, un SUA qui aime faire vivre le ballon et miser sur l’attaque à tout prix. Le défi qui attend les Lot-et-Garonnais s’annonce donc particulièrement redoutable.

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