Au milieu des apprentis, des formateurs, des clusters partenaires et des élus, le directeur du CFA BTP 47, Christian Jover, résume l’instant : « On se situe sur ce moment de vérité, l’acte 1 ». Le 26 novembre 2025, le centre inaugure la première déchetterie pédagogique du bâtiment en France, équipée de 19 contenants de tri. Un outil pensé pour apprendre aux jeunes et demain aux professionnels à mieux gérer les déchets générés sur les chantiers, dans une démarche 100 % concrète. Cette inauguration marque le lancement du vaste projet « AGORA » du bâtiment, une transformation écologique, structurelle et pédagogique qui s’étalera jusqu’en 2030.
S’inscrire dans le temps long
Sur scène, Christian Jover déroule les étapes à venir : « On se retrouve fin 2025 puisqu’on a fait partir le dossier de maîtrise d’œuvre auprès des architectes… La première pierre, ce sera en janvier 2027 ».
Le futur bâtiment du CFA sera un démonstrateur RE 2031, à énergie positive, ouvert à la fois « vers l’extérieur et vers l’intérieur », conçu pour accueillir collégiens, lycéens, citoyens mais aussi offrir aux apprentis « une pédagogie qui va être aussi vœu ». Un cahier des charges ambitieux impose aux architectes d’être « vraiment disruptifs » tout en maîtrisant les coûts.
Autour du directeur, les partenaires expliquent leur engagement. Pour Jean-Marie Tovo, président du Cluster Économie Circulaire et Transition Énergétique, il ne suffit pas d’apprendre à trier : « Le projet, il sera abouti si nous formons aussi les formateurs… Apprendre le geste, c’est important. Mais si on s’arrête là, il va manquer un bout. Ce que vous allez mettre dans cette benne, demain, ça va être recyclé… À partir du moment où nos jeunes auront eu cette vision, ils pourront amener le message dans leurs entreprises. » C’est bien toute la philosophie de cette déchetterie pédagogique : comprendre, transmettre, transformer les pratiques depuis la formation jusque sur les chantiers. Au CFA, chaque flux a été étudié pour que les matériaux trouvent une seconde vie.
Marc Thiercelin, parrain engagé d’une génération qui construit //
Invité d’honneur de cette journée, le navigateur Marc Thiercelin, cinq tours du monde au compteur, apporte une respiration inspirante. Le public le connaît pour ses océans, mais il revendique aussi son engagement écologique. Un hommage croisé entre deux mondes qui, finalement, se rejoignent : celui de l’endurance, de l’innovation et du courage. Devant les apprentis, il souligne le rôle déterminant de leur génération : « C’est à vous aussi de vous prendre la main… Vous pouvez aussi apporter des idées aux chefs d’entreprise. »
Le skipper, qui prépare un Vendée Globe placé sous le signe de la décarbonation, retrouve dans le projet du CFA des valeurs qui lui sont chères : sobriété, transmission, matériaux naturels, vision à long terme.Dans ses interventions auprès des enseignants comme des jeunes, il rappelle que « l’avenir ne se construira pas sans audace : penser différemment, expérimenter, accepter de réinventer ses pratiques. » Un message qui résonne fortement dans un CFA en pleine mutation écologique.
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