Agen : les Jacobins bientôt garnis d’œuvres de Versailles et du Louvre

Du 5 décembre au 8 mars, l’église des Jacobins accueille l’exposition « Lumières françaises, de la cour de Versailles à Agen », un rendez-vous labellisé d’intérêt national. Une plongée dans un XVIIIᵉ siècle où l’Agenais brillait autant par ses liens inattendus avec Versailles.

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©Photo Musée des Beaux-Arts d’Agen

À moins de deux semaines de l’ouverture, l’église des Jacobins vit ses derniers ajustements. Après l’engouement de l’expo Goya en 2019-2020, les petites mains s’activent pour que la nouvelle exposition, ambitieuse et nourrie de prêts prestigieux venus de Versailles, du Louvre ou encore de la Bibliothèque nationale de France, soit un succès. Avec plus de 250 œuvres rassemblées, dont une cinquantaine prêtées par des institutions nationales, « Lumières françaises, de la cour de Versailles à Agen » entend « raconter comment l’Agenais du XVIIIᵉ siècle s’est transformé en terre d’effervescence culturelle et politique ». « Le XVIIIᵉ siècle est une période extrêmement riche, particulièrement à Agen par sa position géographique stratégique », rappelle Adrien Enfedaque, commissaire général de l’exposition.

Un siècle en mouvement

Au cœur du récit, une figure domine : le duc d’Aiguillon, ministre des Affaires étrangères de Louis XV. Exilé sur ses terres en 1775, il devient malgré lui un passeur culturel. Son arrivée fait souffler un vent nouveau : mécénat, sociabilité éclairée… « Le duc d’Aiguillon, exilé de Versailles, va importer un vent de vie de la cour qui va infuser dans tout le territoire », souligne le commissaire. L’épisode rappelle celui du duc de Choiseul à Chanteloup, autre grand rival du pouvoir, exilé et mécène. Ces trajectoires disent beaucoup de ces années où s’invente une nouvelle esthétique, du rococo au classicisme.

Cette dynamique se reflète dans la collection exceptionnelle du duc d’Aiguillon, dont de nombreuses pièces seront exposées, restaurées pour certaines. Icône de l’exposition : le portrait de Madame Du Barry en Flore, peint par François-Hubert Drouais, présenté dans deux versions, l’une conservée à Agen, l’autre prêtée par le Château de Versailles.

Une scénographie immersive

Confiée à l’agence Anagram, déjà aux manettes pour Goya, la scénographie promet une atmosphère feutrée : alcôves, tableaux sonores, multimédia, œuvres en gigapixels… « On va être immergé dans des reconstitutions de salon du XVIIIᵉ siècle avec des dispositifs numériques et des parcours tactilo-visuels », confie Lise Smith, chargée des expositions au Musée des Beaux-Arts.

Plus de 270 objets (robes, fauteuils, vaisselle, chandeliers, éventails, tables de jeux, etc.) reconstitueront l’art de vivre du siècle. Le parcours met aussi en lumière le renouvellement architectural de l’Agenais, un XVIIIᵉ siècle déterminant dans l’identité du territoire. Le commissariat scientifique réunit Adrien Enfedaque, Lionel Arsac (Château de Versailles), Delphine Desbourdes (Centre de recherche du Château de Versailles) et Stéphane Capot (Archives départementales). Comme pour Goya, l’objectif est d’attirer au moins 30 000 visiteurs. Pour y parvenir : nocturnes chaque jeudi jusqu’à 21 h, animations familiales, ateliers, visites scolaires gratuites pour les enfants de l’Agglomération d’Agen et de la ville d’Aiguillon. L’exposition se prolongera au printemps à Aiguillon, « pour approfondir le lien entre le territoire et le duc éponyme ». Un récit qui rappellera qu’au siècle des Lumières, l’Agenais était pleinement acteur de son époque.

Renseignements //

Église des Jacobins, rue Richard-Cœur-de-Lion, Agen
Du 5 décembre 2025 au 8 mars 2026
Ouvert tous les jours de 11 h à 19 h (fermée le 25 décembre et le 1er janvier)
Plus d’infos : Musée des Beaux-Arts d’Agen

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