
Guillaume Lepers n’aura pas été exaucé. Il avait pourtant « demandé au Père Noël le cumul des mandats » pour conserver son siège de député en plus de récupérer celui de maire obtenu en 2020. Selon lui, c’est « quelque chose qui manque à l’Assemblée nationale ». Mais les règles sont les règles. Bien qu’il « s’éclate » dans ce rôle de parlementaire où il se sent « utile », il a fallu trancher. « Je remercie Gérard Régnier qui m’a permis de réaliser cette expérience passionnante », dit-il avant de lâcher la phrase que ses soutiens autant que ses adversaires attendaient pour lancer définitivement la campagne des municipales : « Je serai candidat à la mairie de Villeneuve-sur-Lot, parce que je veux poursuivre ce que l’on a commencé, parce que je veux maintenir la dynamique que l’on a amorcée. Je le dis avec humilité mais avec conviction, je suis prêt, mon équipe est prête et Villeneuve est prête. Elle a retrouvé sa fierté, sa place, son élan. C’est un bon début. Je pense que nous avons changé Villeneuve. Maintenant, on doit continuer à la transformer. » Il y a six ans, Guillaume Lepers souhaitait donner « un nouveau cap » pour la commune. Le nouveau mot d’ordre est donc logiquement « garder le cap » afin de « continuer ensemble ».
300 personnes et un bilan
Cette déclaration a eu lieu jeudi 4 décembre à Soubirous, dans une salle Michel-Cazassus peuplée d’environ 300 personnes. À l’aise dans l’exercice oratoire, l’élu local a d’abord commencé par des remerciements envers sa famille, son équipe, les agents communaux, les associations… Puis il a survolé son bilan. Afin d’éviter un long Powerpoint, son équipe a choisi de distribuer un fascicule assurant le détail des actions réalisées au cours du mandat. Guillaume Lepers se targue d’une ville « plus sûre », avec un renforcement des effectifs dédiés à la tranquillité publique, davantage de caméras et surtout une brigade de nuit « qui a tout changé ». Il revendique également des avancées en matière de transition écologique, « la vraie, pas celle des plateaux TV », en énumérant le plan LED réalisé à 100%, beaucoup de végétalisation, plus de propreté urbaine. La formation avec le développement du Campus, la solidarité avec le CCAS, la citoyenneté avec la valorisation des conseils de quartier, la politique évènementielle ambitieuse, le sport ou encore la culture sont autant de sujets sur lesquels l’ancien premier édile se dit fier. Du côté de la gestion de l’argent public, point que l’opposition ne manque pas d’attaquer, Guillaume Lepers veut rassurer : « Les finances sont saines et la dette est maîtrisée. Les emprunts ont été faits pour des projets structurants, qui vont durer pour certains entre 50 et 100 ans. Concernant les investissements liés à l’énergie, qu’est-ce qu’on a bien fait de les faire ! Ce sont des centaines de milliers d’euros économisés chaque année. Et notre équipe a su prendre le temps d’aller chercher beaucoup de subventions. »
La crainte d’une campagne « nationalisée »

Pendant la centaine de jours qu’il reste avant le second tour du scrutin municipal, il annonce rester un député actif avant de laisser la place à sa suppléante Emeline Rey en cas de victoire. « Je le serai jusqu’au dernier jour, j’ai encore des dossiers à pousser sur la circonscription comme la RN21 vers Agen mais aussi vers Bergerac, et d’autres choses que j’espère voir aboutir d’ici mon départ », glisse-t-il. Compatible avec une campagne de terrain ? « J’ai une capacité de travail assez impressionnante. » Guillaume Lepers estime que le réseau et les relations qu’il a tissés dans les ministères et les hautes sphères de l’État serviront encore, même s’il n’est plus au Palais Bourbon. Face à ses trois concurrents déclarés, Thomas Bouyssonnie, Geoffroy Gary et Stéphane Boukhari, il s’attend à une campagne « dure ». « Je crains que certains essaient de nationaliser le débat comme on le voit à l’Assemblée, parce que l’extrême droite et l’extrême gauche ont un peu le vent en poupe. Je ne l’espère pas, quand je vois le manque de sérieux dans l’hémicycle à côté de moi… Ne prenons pas le risque de l’improvisation et de casser ce qui fonctionne », avance le candidat LR depuis ses 18 ans, taclant au passage ceux qui ont « changé 25 fois ». Les joutes verbales s’annoncent rudes.
Le local de campagne, situé sur les nouvelles allées Georges-Leygues, le plus gros chantier du mandat, est d’ores et déjà ouvert. Les prochaines réunions publiques permettront de lever le voile sur les autres membres de la liste, dont devraient faire partie bon nombre de cadres actuels à l’exception de Gérard Régnier et Anne-Marie Davelu-Chavin. Guillaume Lepers se présentera-t-il à nouveau comme un bâtisseur ? Il faudra patienter encore un peu plus pour voir le programme et les nouveaux projets sortir.





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