Cité Rodrigues : « On ne connaît pas encore l’origine du problème… » D’inquiétantes détections de monoxyde de carbone menacent les locataires

Après la détection de niveaux inquiétants de monoxyde de carbone dans plusieurs logements, Agen Habitat met en œuvre un plan d’action immédiat et accélère la réhabilitation de la cité Rodrigues.

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©Photo Préfecture Lot-et-Garonne

Ces derniers mois, le site du sud-est agenais fait davantage parler de lui que d’ordinaire. En effet, la cité, qui abrite environ 340 logements, fait actuellement l’objet d’une vaste réhabilitation de 22 millions d’euros. Ce chantier comprend notamment l’isolation thermique, la mise aux normes de sécurité et le raccordement au réseau de chaleur urbain (RCU).

Cependant, la situation sur place a pris une tournure inquiétante vendredi dernier, lorsque des chaudières des appartements situés aux derniers étages de différents bâtiments ont commencé à s’arrêter. Une inspection a révélé des concentrations de monoxyde de carbone supérieures aux seuils tolérés. Jean Bizet, directeur général d’Agen Habitat, explique : « Nous avons été alertés par des concentrations comprises entre 10 et 50 ppm (partie par millions) dans huit logements situés aux derniers étages. La première chose à faire est de mettre les habitants en sécurité. »

Des mesures d’urgence mises en place

Dès le 10 décembre, 74 logements jugés à risque ont été suivis de près par les équipes de proximité d’Agen Habitat. Les locataires ont été informés par SMS et visite porte-à-porte. Sur ces logements, quatre présentaient un taux supérieur à 10 ppm. Les chaudières ont été immédiatement coupées, et des chauffages électriques d’appoint ont été installés. Jean Bizet souligne : « Nous ne jouons pas avec la sécurité de nos locataires. Même si la réglementation prévoit une intervention à partir de 50 ppm, nous avons choisi d’agir dès 10 ppm. » Parallèlement, 90 détecteurs de monoxyde de carbone ont été commandés pour être installés sur l’ensemble des derniers étages. Ces appareils permettront un suivi continu des concentrations de gaz, complétant les mesures ponctuelles déjà réalisées.

La réhabilitation accélérée pour éliminer le gaz

Le chantier de Rodrigues prévoit de remplacer progressivement les chaudières à gaz par des modules thermiques raccordés au réseau de chaleur urbain. Guillaume Marcot, directeur de SEG-Fayat, l’entreprise générale coordonnant les travaux, précise : « À partir du moment où le système de chauffage définitif sera installé, nous n’aurons plus de problèmes de monoxyde de carbone. »

Dans l’attente, des solutions transitoires sont prévues : raccordement temporaire des chaudières aux systèmes d’évacuation VMC, installation de radiateurs électriques et basculement anticipé sur le réseau de chaleur pour certains bâtiments. Jean Dionis, maire d’Agen, en tant que président d’Agen Habitat cette fois-ci, insiste sur la priorité donnée à la sécurité : « Nous sommes en phase de réactivité maximale. L’important est de protéger les habitants, tout en poursuivant la réhabilitation qui transformera la cité Rodrigues. »

Identifier les causes

La cause exacte des concentrations anormales de monoxyde de carbone n’est pas encore connue. Des experts judiciaires indépendants vont intervenir le 12 décembre pour établir un diagnostic technique. Jean Dionis précise : « Nous soupçonnons que certains gaz brûlés ont été refoulés dans les étages inférieurs, mais ce ne sont que des suppositions. L’expertise nous permettra de confirmer la source et de définir les corrections à apporter. » La réhabilitation de la cité Rodrigues devrait se poursuivre avec ce diagnostic en toile de fond, l’objectif étant d’achever les travaux et la sécurisation avant la fin de l’année.

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