
À l’instar des allées Georges-Leygues, le « pôle zéro déchet » de la Communauté d’agglomération du Grand Villeneuvois est le projet d’un mandat. Les premières réflexions ont commencé dès 2020 et la prise de fonction de la nouvelle équipe d’élus avec la recherche d’un terrain. Une fois celui-ci trouvé, au croisement des routes de Lalande et de Frontignac dans la zone industrielle de la Boulbène, le plus dur commençait… « Dans un dossier ICPE (ndlr, Installations classées pour la protection de l’environnement), il faut environ cinq ans pour obtenir toutes les autorisations », révèlent le vice-président communautaire Michel Laville et le directeur général des services techniques Christian Laporte.
Plusieurs obstacles auraient pu contrarier le bon déroulement des opérations. D’une part, l’éventuelle pollution des sols. Peu s’en souviennent, mais le site était une décharge de 1974 à 1978, rapidement refermée une fois les capacités d’enfouissement atteintes. De ce côté-là, point de mauvaise surprise. L’opposition des riverains aurait également pu poser quelques problèmes. Ceux-ci ont attaqué le permis d’aménager mais la procédure n’a pas eu d’effet suspensif sur le chantier. Quelle que soit la décision finale de la justice, elle ne remettra pas en cause l’achèvement du pôle. « Nous les avons consultés et entendus. Toutes les potentielles nuisances, qu’elles soient sonores, olfactives ou relatives aux particules dans l’air, ont fait l’objet d’un point zéro avant la mise en service effective. Ainsi, toute dérive pourra être surveillée avec un réajustement de l’exploitation le cas échéant. L’un des points les plus sensibles, à savoir le concassage des gravats, ne surviendra que deux fois dans l’année », précisent Michel Laville et Christian Laporte.
Un site plus fonctionnel pour les usagers

Pour l’heure, les tractopelles sont encore à l’œuvre pour finaliser l’installation qui s’annonce spectaculaire. Le pôle viendra remplacer l’actuelle déchetterie du Rooy (les annexes du Lédat, Sainte-Livrade et Laroque resteront ouvertes) avec une ambition bien plus grande. En termes de surface, on passe de 1,5 à 4 hectares. Le fonctionnement sera surtout optimisé pour aller bien plus loin dans la valorisation, en plus des deux grandes toitures photovoltaïques pour produire de l’énergie, des bassins de rétention pour traiter les eaux polluées et l’imperméabilisation des sols sensibles à certains déchets. Comme son nom l’indique, l’objectif est de réduire le plus possible la production de déchets ultimes. Pour cela, plusieurs espaces distincts ont été mis en place. Le plus visible depuis la route se trouve être le bâtiment de T.V.I. Tucom, entreprise en partance pour Saint-Antoine. Dans ces locaux, plusieurs acteurs de l’économie sociale et solidaire comme la Régie Vallée du Lot ou les membres du réseau Envie 47, s’attacheront à donner une nouvelle vie aux équipements électriques et électroniques (EEE) et au textile. Derrière, le format classique de la déchetterie sera revu avec un accès beaucoup plus fluide à la quinzaine de bennes prévues, contre huit au Rooy. « Grâce aux cinq agents sur place et au travail de pédagogie, un tri beaucoup plus fin entre les matériaux sera réalisé, réduisant considérablement la part de tout-venant. Il y aura également une zone de gratuité pour permettre à tout un chacun de récupérer des produits en bon état », explique Christian Laporte. Un peu plus haut encore, l’espace consacré aux déchets verts se verra offrir un composteur électromécanique et des processus de broyage-enlèvement encore plus optimisés. Enfin, au sommet de ce terrain en pente, on trouve deux zones, l’une pour les gravats dont le concassage servira dans les travaux de voirie, l’autre pour le recyclage à 100% du bois en deux catégories, à destination des chaufferies ou des panneaux de particules.
Cette combinaison doit permettre dans un avenir très proche, c’est-à-dire à l’horizon 2027, de satisfaire les exigences légales de passer sous les 6000 tonnes d’enfouissement, contre 14 000 à l’heure actuelle, sur un total de 28 000 tonnes de déchets produits à l’échelle du Grand Villeneuvois. Le parti pris est de laisser cette infrastructure entièrement gratuite avec nombre de passages illimités. « C’est cela qui poussera les gens à faire l’effort de trier », estime Michel Laville. L’ouverture au public est espérée dans moins de trois mois.





Laisser un commentaire