SU Agen – Aurillac : finir l’année sans regret

La Rétrospective //

Le dernier rendez-vous face à Soyaux-Angoulême reste comme l’un de ces matchs que le SUA a eu en main… sans jamais parvenir à le refermer. À Chanzy, Agen avait pourtant coché presque toutes les cases pour réussir un coup à l’extérieur : une mêlée dominatrice, un adversaire fébrile, et un scénario qui, malgré un contenu pauvre, laissait constamment la porte entrouverte. Mais à force d’imprécisions, de ballons perdus et d’indiscipline, le Sporting a fini par s’exposer. Trop brouillons dans les zones de combat, incapables de faire fructifier leur supériorité devant, les Agenais ont laissé filer une rencontre qu’ils pouvaient, et sans doute devaient, gagner. Même le tournant du match, avec le carton rouge charentais à un quart d’heure de la fin, n’a pas suffi à inverser la tendance. Pire, c’est un drop lointain, presque irréel, qui est venu sceller leur sort à six minutes de la sirène. Cruel dans la forme, logique sur le fond. Ce revers, plus frustrant que rageant, a surtout mis en lumière une fragilité récurrente. Lorsque le match se tend et se ferme, le SUA peine encore à faire les bons choix et à imposer sa maîtrise. Une leçon laissée en suspens, que les Agenais traînent toujours dans un coin de la tête au moment de croiser le fer avec Aurillac pour finir l’année.

La Décla //

« Il y a forcément beaucoup de frustration. On avait le match entre les mains et l’occasion de repartir avec plus qu’un simple point. On rentre pourtant bien en seconde période, mais on se met nous-mêmes en difficulté par notre indiscipline et un manque de lucidité dans les moments clés. On perd trop de ballons dans les rucks, et eux ont parfaitement ciblé ce secteur. Ils ont su jouer avec l’arbitrage du jeu au sol, et on n’a pas assez vite ajusté notre réponse. C’est rageant, parce qu’à cinq minutes de la fin, on est encore devant. Malgré tout, il faut aussi rappeler que ce sont des points pris à l’extérieur, ce qui n’arrive pas si souvent cette saison. Mais quand on regarde le scénario, on sait surtout qu’on a laissé passer une vraie opportunité. » — Santiago Socino, talonneur et capitaine du SU Agen, après la défaite à Soyaux-Angoulême

Le Top et le Flop // Une mêlée de grâce, puis qui flanche

S’il y a bien un secteur sur lequel le SU Agen peut s’appuyer avec une vraie constance cette saison, c’est celui-là. Match après match, la mêlée agenaise s’affirme comme une valeur sûre, capable de faire plier même les packs les plus annoncés. À Chanzy, face à Soyaux-Angoulême, elle a encore tenu son rang, imposant un bras de fer que les Charentais ont rarement su contenir (trois mêlées perdues). Pression constante, pénalités arrachées, ascendant psychologique clair : le travail de fond porte ses fruits. Mais c’est aussi précisément là que le curseur bascule. Car la domination s’est retournée en frustration au moment décisif. À quelques secondes de la sirène, alors que tout semblait réuni pour aller chercher la victoire sur ce secteur maîtrisé de bout en bout, la mêlée a craqué au pire moment, à quelques mètres de l’en-but. Une sanction pour une dernière opportunité envolée. Le registre fait toutefois figure de force sur laquelle se baser pour le rester de la saison, à condition, désormais, de lui donner une traduction plus concrète au tableau d’affichage.

La Projection //

Vendredi soir à Armandie, le SUA n’a plus vraiment le luxe de calculer. Il reste un ultime rendez-vous pour valider, ou non, un premier tiers de saison cohérent. Aurillac arrive comme un juge de paix (6e, 36 points), concurrent direct dans la course au top 6, avec une équation simple côté agenais : gagner pour passer des fêtes « au chaud » ou perdre pour regarder le classement avec un goût amer. À domicile, Agen a bâti l’essentiel de sa crédibilité depuis le mois d’août, et Armandie reste le socle sur lequel le groupe doit s’appuyer pour rester dans le bon wagon. Le contexte n’est toutefois pas idéal. Les absences s’accumulent, avec un pack privé de Lasha Macharashvili, touché au pied, et plusieurs cadres indisponibles derrière comme Louis Dupichot ou Clément Garrigues. Autant de réglages à absorber face à une équipe cantalienne accrocheuse, historiquement difficile à manœuvrer, et qui possède déjà deux victoires au compteur à l’extérieur cette saison.