Environnement : des réajustements sur l’éclairage public en Agenais

Le président de l'Agglo d'Agen a présenté une évaluation détaillée de la stratégie d'éclairage public, agrémentée d'une enquête d'opinion. Un support pour engager quelques modifications.

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Que la lumière soit… un peu plus longtemps. Tout au long de l’année 2025, la question de l’éclairage public à Agen, et plus largement dans l’agglomération, a agité les débats, entre faits divers et campagne électorale. Cette fois, ce n’est pas le candidat Jean Dionis du Séjour mais bien le président de l’intercommunalité qui a évoqué le sujet en présentant une « évaluation du plan d’économie d’énergie en éclairage public et signalisation lumineuse tricolore », le fameux PEEEP’S. Si le sens du timing interroge certains, l’élu assure que cela n’est en rien corrélé aux évènements de l’année. « Cela fait deux ans que nos services travaillent sur cette évaluation. Quant au sondage réalisé par l’institut Ifop, il date de l’été dernier », indique Jean Dionis.

Il considère tout d’abord que la démarche entamée ici est « une innovation » : « L’opinion des administrés qui s’exprime et nous fait remonter des éléments, c’est de la gouvernance moderne. » Il y a donc de grandes chances que le procédé soit réitéré par la suite, vis-à-vis de la révolution des poubelles, par exemple.

Une économie substantielle

Alors que dit l’évaluation du PEEEP’S ? Elle objective d’une part plusieurs données chiffrées. Entre 2019 et 2024, pas moins de 11,3 M€ ont été investis. L’addition dépasse les 15 M€ en ajoutant cette année. Cela s’est matérialisé soit par la conversion de mâts d’ancienne génération à la technologie LED, soit par l’installation de candélabres photovoltaïques là où le réseau électrique est « obsolète voire absent ». Cette stratégie a eu un premier effet notable : la baisse de la consommation et donc de la facture. Malgré l’inflation du prix du kilowattheure indexé sur le marché européen de l’énergie, l’économie est substantielle. La charge financière pour l’Agglo est passée de 1,5 M€ en 2023 contre 675 k€ cette année. De ce point de vue, l’objectif a été atteint mais la modernisation des équipements n’est pas la seule cause à ces réductions de dépenses et de consommation.

Des horaires pas toujours adaptés

La sollicitation d’un panel représentatif de 1000 habitants issus des 44 communes met en exergue une « satisfaction générale » autour du PEEEP’S (environ 72%). C’est en revanche plus contrasté vis-à-vis de la politique d’extinction. Seuls 58% des répondants trouvent les horaires adaptés. Plus de la moitié des usagers disent se sentir en insécurité lorsque la lumière est coupée. La « pratique maîtrisée » défendue par Jean Dionis, dans un souci de sobriété et de respect de la biodiversité en préservant une « trame noire », n’a pas convaincu tout le monde. « Il faut tenir compte de l’hétérogénéité structurelle de l’agglomération, entre la ville d’Agen qui est très dense en population et ses première et seconde couronnes. On n’éclaire pas Marmont-Pachas comme Agen », observe Jean Dionis qui prend toutefois acte des résultats de l’étude.

Un report de l’extinction à minuit

À ce jour, il existe trois principaux zonages. L’hyper-centre, qui concentre une bonne partie de la vie nocturne, demeure illuminé toute la nuit. Là-dessus, pas de changement. Dans un cercle proche tout autour de ce périmètre, les interrupteurs sont mis sur off entre 2h et 6h du matin. Enfin, en zone périurbaine et en campagne, le créneau d’extinction totale s’étend de 23h à 6h. C’est là qu’un premier changement survient : « Il se passe trop de choses entre 23h et minuit, compte-tenu des habitudes agenaises, qu’il faut rallonger l’éclairage d’une heure sur Agen et la première couronne. On ne parle pas seulement de délinquance mais aussi de trottoirs qu’on rate, etc. », note Jean Dionis.

Des mâts photovoltaïques rallumés mais pas à 100%

Le deuxième point faisant débat, c’est la stratégie vis-à-vis du parc photovoltaïque qui ne coûte pas un euro en exploitation. Sur Agen, où l’on recense 800 mâts, « on rallumera ». Cela signifie que l’éco-quartier de la Salève et les quartiers La Goulfie-Barleté et Lacour-Automne reverront la lumière, en sus de plusieurs axes routiers (avenue Jean-Jaurès, rocade Jean-Bru, rue Jourdain). Attention, cela ne signifie pas le retour à un éclairage total et continu. La tranche 2h-6h restera dans la pénombre au nom de la trame noire tandis que la période 23h-2h verra l’intensité lumineuse être baissée à 30%. Le quartier de Montanou n’est pas concerné. « On ne pilote pas en fonction de la sécurité mais des infrastructures », martèle le premier édile. Cette politique sera déclinée au pied des 4260 lampadaires solaires de l’agglomération. Un ajustement en fonction d’évènements ponctuels est prévu.

Un surcoût supportable

Le surcoût de ces ajustements qui surviendront entre la fin du mois de décembre pour Agen et février pour les autres communes est estimé à 35 000 €, montant qui sera aussi frappé par les 30% d’augmentation du prix de l’électricité prévue en 2026. Les services de l’Agglo tablent sur une facture globale à 750 000 € pour l’exercice à venir. À noter que ces mesures n’ont rien de définitif. « C’est encore susceptible de bouger car c’est ça la gouvernance moderne dont je parlais. Une nouvelle évaluation fera le bilan dans un an et on corrigera au besoin. Il y aura aussi de nouvelles avancées technologiques et des évènements sociétaux qui feront bouger les lignes », analyse Jean Dionis.

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