D’aucuns disent qu’il ne faut pas partir en campagne trop tôt. Force est de constater qu’à Pujols, la stratégie anticipée de Lionel Ozanne a porté ses fruits. Face à ses trois adversaires, il est le premier candidat à s’afficher avec une liste complète. Les 27 noms nécessaires pour cette commune de 3800 habitants, en respectant les règles de parité, sont posés. « C’est le fruit d’un travail entamé il y a déjà quatre ans, lâche le restaurateur. Je n’ai pas décidé tout seul mais avec un collège de candidature composé de cinq personnes. Les profils n’ont pas été choisis au hasard mais pour leurs compétences complémentaires. L’exercice est toujours compliqué mais on peut se réjouir d’une chose : au moment d’attribuer les dernières places, les gens sont spontanément venus vers nous. »
Un modèle à l’équilibre
Ce premier (gros) obstacle franchi, le leader de Pujols pour tous a pu dégainer la première partie de son programme. Et celui-ci ne s’annonce pas timide, c’est le moins que l’on puisse dire. Malgré la « certitude » que les restrictions financières de l’État impacteront les dotations des communes, la liste annonce la création d’un « centre de santé municipal », c’est-à-dire une structure avec « des médecins et des professionnels de santé rémunérés par la mairie par le biais d’une régie ». Cela implique un investissement financier conséquent, estimé à environ 1,5 M€, « probablement subventionné à hauteur de 50 à 60% ». Le foyer Corail, au pied du Mont Pujols, ou une construction neuve sont deux possibilités. Le budget de fonctionnement partirait aussi sensiblement à la hausse avec de nouveaux cadres de catégorie A à rémunérer. « On sait que ce modèle peut ne pas perdre d’argent avec des consultations de 15 minutes en moyenne. Cela existe dans d’autres communes de même strate », assure Lionel Ozanne, probablement inspiré par ce qui a été mis en place à Foulayronnes. Ce système a pour but d’attirer des médecins avec des contrats à horaires bornés, 35 heures ou même moins pour des retraités par exemple, sans contrainte administrative, avec un service de secrétariat, une infrastructure moderne… Cette municipalité, si elle est élue, poserait néanmoins une condition : « la priorité d’accès aux soins aux Pujolais et aux nouveaux habitants ». Des contacts très concrets seraient déjà établis.
Plus de sécurité
Le groupe emmené par Lionel Ozanne souhaite également renforcer les services techniques pour améliorer l’entretien du village et même se doter d’une « police mutualisée » avec deux autres communes. Deux nouveaux agents en uniforme viendraient ainsi en renfort du policier municipal pujolais déjà en poste. Toujours sur le volet sécuritaire, le candidat entend booster la vidéoprotection en équipant de nouveaux sites de caméras, surveillées en temps réel, notamment sur un point de deal identifié, en plus de mesures pour limiter les « rodéos » autour du parc des sports. Pujols pour tous promet une politique culturelle « plus dense et plus ouverte » tout au long de l’année et « pas uniquement en été », la création d’un « club des bénévoles » doté de moyens, ou encore une politique volontariste pour augmenter sensiblement le nombre de logements sociaux pour se mettre en accord avec la loi SRU. « On veut le faire prioritairement en réhabilitant des logements vacants qui représentent environ 8% du parc communal », souligne Lionel Ozanne.
« Saisir les opportunités »
Avant même que toutes les mesures du programme ne soient révélées, la question financière se pose. Là encore, le candidat se veut très rassurant. « On compte mener un travail intelligent avec une grande rigueur budgétaire. Quand on porte des projets, il faut savoir saisir les opportunités quand elles se présentent et s’intégrer dans des contextes favorables avec des partenaires financeurs comme l’État. Il y a par ailleurs d’importantes sources d’économies à faire en surveillant plus attentivement les appels d’offres », lance-t-il avec une pointe d’ironie en direction du maire sortant dont il dénonce certains projets, à l’instar des ombrières photovoltaïques de Lacassagne qui seraient abandonnées « quoi qu’il en coûte » en cas de victoire. Le ton monte d’un cran…
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