Le premier tour des élections législatives approche à grands pas, et les professions de foi sont toutes arrivées, à peu de chose près, dans les boîtes aux lettres des électeurs. Le moment est venu pour chacun de prendre connaissance de l’ensemble des candidats inscrits sur sa circonscription, avant de se présenter dans les bureaux de vote ce dimanche 12 juin. Un scrutin de grande importance, puisqu’il aura logiquement un fort impact sur la politique qui sera menée pour les cinq prochaines années, selon la majorité qui ressortira des 577 députés désignés par les citoyens. Depuis la réélection d’Emmanuel Macron en avril dernier, les partis se sont mis en ordre de marche avec cette échéance en ligne de mire. En Lot-et-Garonne, les premiers candidats se sont fait connaître rapidement, arpentant les marchés et autres évènements publics à la rencontre des habitants. Sur les trois circonscriptions, les députés sortants, Michel Lauzzana, Alexandre Freschi et Olivier Damaisin, sont repartis en campagne pour briguer un nouveau mandat, sous l’étiquette Renaissance, parti de la majorité présidentielle (qui prendra officiellement la place de La République en Marche en juillet prochain). Cependant, après les résultats de l’élection présidentielle et le score record obtenu par Marine Le Pen et le Rassemblement national, avec 41,45% des suffrages sur tout le pays, rien n’est joué. Pour rappel, la candidate est arrivée en tête des votes au premier comme au second tour dans le département, creusant l’écart de près de 8 000 voix avec le président la République au premier tour, et 1 600 au second. Cette dernière a déclaré le 5 juin dernier, lors d’un rassemblement dans le Pas-de-Calais dans son fief d’Hénin-Beaumont « vouloir vaincre la malédiction », et obtenir davantage de sièges au sein de l’Assemblée nationale. Les trois candidats investis par le parti bleu marine n’en sont pas moins déterminés et souhaitent aller « chercher ces voix » qui feront la différence.
Duel majorité-NUPES
D’autres partis, affaiblis suite à la présidentielle, ne lâchent pas le morceau pour autant et continuent leur travail de terrain dans le but de remobiliser leurs sympathisants. C’est le cas pour Les Républicains, représenté par Bertrand Girardi, Martine Calzavara et Jean-Louis Costes dans le département. Après l’élimination de Valérie Pécresse, avec moins de 5% des suffrages recueillis en sa faveur sur les trois circonscriptions, comme sur l’ensemble du pays, celle-ci « invite les électeurs de la droite et du centre à se remobiliser (…) notamment celles et ceux qui, dès le premier tour de l’élection présidentielle, ont cru nécessaire de voter utile – c’est-à-dire Macron – pour ne pas risquer un duel Le Pen-Mélenchon, à ne pas tomber dans le même piège et à reprendre leur liberté », dans une tribune publiée par Le Figaro. Cette échéance sera d’ailleurs sans aucun doute décisive pour l’avenir du parti… Mais le duel de ces législatives est à remettre à la majorité sortante et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), déterminée à obtenir la majorité à l’Assemblée nationale. Selon le dernier baromètre Ifop (publié pour LCI), réalisé à la fin mai sur un échantillon représentatif de la population française, une fois l’ensemble des candidatures publiées par le ministère de l’Intérieur, « les rapports de force sont équivalents à ceux identifiés précédemment (mi-mai, ndlr). » Bien que l’écart soit faible, la majorité présidentielle se démarque (27%), devant la coalition Nupes (25%). Le Rassemblement national se situe lui à 21%. « Néanmoins, c’est lorsqu’il s’agit de projeter les résultats en nombre de sièges à l’Assemblée nationale, que l’écart se creuse. La majorité présidentielle obtiendrait le plus de sièges (275 à 310), devant la Nupes (170 à 205). » Une prédiction en accord avec les résultats du 1er tour du vote des français à l’étranger, qui s’est déroulé le week-end dernier. La coalition ‘Ensemble !’ représentant la majorité présidentielle, est arrivée en tête dans huit circonscriptions sur 11. Attention cependant au report de voix qui pourrait faire pencher la balance. Car toujours selon l’institut, « seuls 37% des Français souhaitent qu’Emmanuel Macron bénéficie d’une majorité de députés à l’Assemblée nationale. » Pour autant, l’ensemble des candidats combattront la même chose les dimanches 12 et 19 juin, et c’est bien l’abstention. En 2017, elle dépassait les 50% au second tour sur l’ensemble du Lot-et-Garonne.
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