Villeneuve-sur-Lot : la rude concurrence des Airbnb contre les hôtels locaux

Si les dirigeants d'hôtels de la Bastide attendent impatiemment la venue du Tour, ils comptent aussi sur ce dernier pour relancer leur activité qui dégringole peu à peu. En cause, la prolifération des Airbnb en ville qui leur fait concurrence depuis quelques années.

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Aujourd’hui, 60 Airbnb sont implantés dans la bastide de Villeneuve-sur-Lot. Un phénomène qui ne va pas sans impacter l’activé des concurrents dans le secteur : les hôtels. Car s’ils ne sont pas sous l’égide de grandes franchises hôtelières, ces derniers connaissent des temps compliqués pour rentrer des chiffres satisfaisants année après année. « Franchement, en 12 ans d’activité à l’hôtel, je n’ai jamais vu ça. Depuis 2022 et la sortie de la crise sanitaire, nous n’avons plus d’aides. Et depuis, j’ai réalisé mon pire chiffre d’affaires en 2023 et pour 2024, on dépasse déjà ce stade. Entre la météo et la concurrence qui s’accroît chaque année, on a réalisé en mai des chiffres qu’on attend au mois de mars », résume Eric Nuevo de l’hôtel La Résidence.

« Je veux des résidents en cœur de ville »

Une problématique de business de la nuitée des logements de type Airbnb à laquelle la municipalité s’intéresse de plus en plus : « On a l’impression que cela touche que les grandes villes, mais les Airbnb se développent de plus en plus dans nos villes moyennes », assume le maire Guillaume Lepers. En effet, pour la mairie aussi, la prolifération des locations de courte durée sur des plateformes comme Airbnb est un fléau pour les villes touristiques. « Je veux dans mon cœur de ville des résidents et non juste des personnes de passage », poursuit le maire. Professionnels comme institutionnels attendent alors des régulations « qui ne sont pas encore à la hauteur des enjeux. » Concurrence déloyale et taxe de séjour sont les maux les plus importants dans toute cette affaire.

Mais la semaine dernière, les sénateurs ont voté à l’unanimité une série de mesures instaurées visant à « renforcer les outils de régulation des meublés de tourisme à l’échelle locale ». Appelée la loi Le Meur, son objectif est de lutter ­contre l’essor des meublés de tourisme du type Airbnb et d’inciter les bailleurs à remettre leur bien sur le marché de la location longue durée (au moins neuf mois pour les meublés classiques ou les locations meublées non professionnelles). Affaire à suivre donc alors que la mairie villeneuvoise devrait elle aussi prochainement prendre des décisions pour protéger certains de ces hôtels, « sans pour autant faire de « l’anti-Airbnb ».

La perte de la clientèle professionnelle

Aux problèmes évoqués se rajoute aussi une diminution de la clientèle de professionnels dans les hôtels de la ville. Par exemple, à La Résidence, « on a l’habitude que 70% de nos visiteurs viennent ici dans un cadre professionnel, contre 30% pour du loisir et du tourisme », détaille Eric Nuevo. Le propriétaire de l’hôtel rappelle aussi qu’une grande partie de cette clientèle professionnelle venait en raison de chantiers en ville ou à proximité qui peuvent durer plusieurs mois, « mais les chantiers actuellement à Villeneuve, on n’en manque pas, pour autant, on ne voit plus les ouvriers chez nous ». La faute cette fois à la multiplication des chantiers privés, alors que dans le cas de chantiers publics, là, la municipalité rebasculent les agents vers ses hôtels locaux.

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